INTERVIEW France Biotech - Les IPO devraient repartir en 2010
* Un appel à un capital-risque jugé trop frileux en 2009
* Poursuite des partenariats avec les grands laboratoires
par Noëlle Mennella et Caroline Jacobs
PARIS, 29 janvier (Reuters) - Le président de l'association France Biotech, André Choulika, prévoit que trois sociétés françaises de biotechnologie pourraient tenter une introduction en Bourse (IPO) en 2010, dont une dès le premier trimestre de l'année.
Dans une interview téléphonique accordée à Reuters, il a aussi affirmé qu'en ce "début de sortie de crise" les gestionnaires de fonds et les sociétés de capital-risque devraient reprendre leurs investissements pour soutenir les entreprises du secteur.
Celui-ci regroupe les sociétés qui, comme NicOx , Transgène , Genfit , Genoway ou encore Exhonit Therapeutic , découvrent des produits thérapeutiques dérivés d'organismes vivants.
"Je pense qu'il va y avoir des tentatives d'IPO en 2010 et j'espère que la fenêtre sera bien ouverte pour ce type d'opération", a déclaré André Choulika.
La dernière IPO d'une société de biotechnologie date de juin 2008 et concernait Ipsogen alors qu'en 2007, quatre d'entre elles étaient entrées en Bourse (Cellectis , GenOway, Vivalis et Hybrigenics .
"En 2009, je pense que les gestionnaires de fonds et les investisseurs en capital-risque n'ont pas fait leur métier. En 2010, ils doivent participer aux augmentations de capital, aux introductions en Bourse et faire des deuxièmes ou des troisièmes tours de financement", a martelé André Choulika.
Or l'an dernier le montant des fonds levés pour les sociétés de biotechnologie a chuté à 54 millions contre 150 millions en 2008, a-t-il indiqué.
André Choulika pense également que les opérations de partenariats avec les grands laboratoires pharmaceutiques devraient se poursuivre en 2010 et qu'elles pourraient concerner des produits en tout début de phase de développement.
UNE RECHERCHE CONVOITEE
De fait, confrontés à l'intensification des attaques de fabricants de génériques et à une réduction des dépenses de santé, les grands laboratoires concèdent qu'il est indispensable de nouer des partenariats avec des sociétés de biotechnologie afin d'assurer leur croissance future.
Le président de France Biotech dit avoir constaté "un énorme changement dans l'industrie pharmaceutique" lié au fait qu'au cours de ces 10 dernières années moins de 5% des produits qu'elle a mis sur le marché a constitué une amélioration thérapeutique majeure.
Ainsi, poursuit-il, depuis l'arrivée de Chris Viehbacher à la tête de Sanofi-Aventis le groupe a investi un milliard d'euros dans des collaborations et des acquisitions et a annoncé qu'il allait investir la même somme en 2010.
"L'innovation pharmaceutique ne sort pas des grands laboratoires. 60% des produits thérapeutiques développés sont des produits de biotechnologues", résume André Choulika.
Alors que l'an dernier deux sociétés de biotechnologie ont été rachetées par deux grands laboratoires - Fovea par Sanofi et Novexel par AstraZeneca , André Choulika avoue qu'il "aimerait voir des sociétés de biotechnologie qui soient en position d'acheter d'autres sociétés comme l'a fait récemment Vivalis". (Pour plus d'informations, lire )
Même s'il note que le gouvernement français "a commencé a reconnaître que le secteur des biotechnologies est extrêmement important", il juge très insuffisant l'investissement du fonds stratégique d'investissement (FSI) dans le secteur.
L'an dernier ce dernier a pris 5,1% du capital de NicOx et investi 11 millions d'euros dans Innate Pharma . Pour plus d'informations, lire et
En outre, le FSI a lancé le fonds InnoBio en le dotant de 140 millions d'euros. Ce montant représente l'équivalent de sept jours de Recherche & Développement pour AstraZeneca, déplore André Choulika qui espérait une dotation de 600 millions d'euros.
L'indice Next biotech , qui suit les performances des sociétés du secteur cotées en France, aux Pays-Bas et en Belgique, a progressé de 43,2% l'an dernier. Sa capitalisation boursière pèse 3,8 milliards d'euros.
* INTERVIEW-Sofinnova-2010 encore difficile pour le capital-risque
(Édité par Jean-Michel Bélot)
((Reportage économique. Tél 01 49 49 53 82 Reuters Messaging : noelle.mennella.reuters.com@reuters.net))
Catégories: Initial Public Offerings