L'exemple espagnol...
Industrie pharmaceutique
Temps de crise dans le secteur pharmaceutique
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65671.htm
L'industrie
pharmaceutique espagnole forte de 40.000 emplois est concentrée dans
les Communautés Autonomes de Madrid (45%) et de la Catalogne (43%). Neuf
laboratoires représentent à eux seuls la moitié de la production des
médicaments : Pfizer, Novartis, Almirall Prodesfarma, Sanofi-Aventis,
GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Johnson&Johnson, Merck&Co et
Esteve. Si ce secteur n'est ni un grand marché (moins de la moitié de
celui de la France en 2004) ni un grand producteur (environ le tiers de
la France en 2004), c'est un secteur dynamique : environ 10% par an de
croissance ces dernières années et une croissance des dépenses de
R&D elle-aussi très forte : +13% par an entre 1995 et 2002 par
exemple [1].
Mais cette situation est en train de changer. Pour
faire face à la crise et à ses engagements européens de diminuer le
déficit public, le gouvernement espagnol a publié en 2010, deux décrets
dans le but de réduire de 2,8 milliards d'euros les dépenses publiques
de santé. Entre autres mesures, on peut noter la baisse de 7,5% du prix
des médicaments sur prescription ou celle de 20% des prix de référence.
Pour Farmaindustria, la fédération espagnole des entreprises du secteur
[2], les conséquences de ces décisions devraient conduire à des pertes
de 2,1 milliards d'euros, à la destruction à courts termes de 5.000
emplois directs et de 15.000 emplois induits. Roche, Sanofi-Aventis,
Bayer ou Abbot ont, en tous les cas, déjà mis en route des plans de
licenciement, de restructuration, de regroupement. Quant aux entreprises
espagnoles comme Almirall, Uriach, Ferrer International, Esteve ou
Grifols [3], elles misent plutôt sur la diminution des frais et le
développement de l'export. Esteve par exemple, fait 50% de son chiffre
d'affaires à l'étranger et souhaite faire passer ce chiffre à 66% d'ici
cinq ans. Mais pour les laboratoires petits et moyens, l'avenir est bien
sombre.