1°) Petit rappel de l'histoire d'Amgen
:
Introduite en juin 1983 à 18 dollars l'action, alors qu'elle n'avait encore pas l'ombre d'un produit commercialisable et plusieurs années de vaches maigres devant elle, Amgen allait vite plonger dans un long sommeil boursier. Un an plus tard, l'action ne valait plus que 4 dollars
. Mais peu importait : les 40 millions de dollars récoltés étaient là, bien au chaud
. Deux autres augmentations de capital suivront
. Au total, entre la création de la société et les premières recettes commerciales, 153 millions de dollars seront levés grâce à la Bourse.
Le complément des fonds nécessaires aux recherches proviendra des contrats passés avec des industriels, notamment le brasseur japonais Kirin, désireux de se faire une place dans les biotechnologies.
Pendant ce temps, dans les laboratoires de Thousand Oaks, on cherchait
... Daniel Vapnek, le directeur de la recherche, a réuni autour de lui une équipe multinationale et multiraciale.
Australiens, Français, Chinois, Allemands, Indiens, recrutés dans les universités environnantes, se retrouvent pratiquement sous couveuse
. Dans une ambiance étonnante, où se mélangent les moyens techniques les plus en pointe et une inimitable décontraction
, qui permet à la Californie de retenir les cerveaux du monde entier. Dans les grands labos inondés de soleil, on écoute Led Zeppelin et on échange des recettes de chili con carne. En 1983, Fu-Kuen Lin, un chercheur d'origine chinoise, réussit le premier à cloner la molécule qui allait devenir le produit phare de la firme : l'érythropoïetine, une protéine possédant la propriété de stimuler la production de globules rouges. Première grande victoire... Obtenue par génie génétique, la vraie-fausse protéine, baptisée Epogen, est destinée aux diabétiques.
Elle permet aux malades sous dialyse de reconstituer leur stock de globules rouges, leur évitant ainsi de trop fréquentes transfusions sanguines.
Restait à passer avec succès les tests cliniques , à prouver l'efficacité du produit . La partie ne fut définitivement gagnée qu'en juin 1989, lorsque la FDA délivra son autorisation . Ce fut un très grand moment, se souvient avec émotion Lowell Sears. Tout le monde mit la main à la pâte, du chercheur au trésorier, pendant une nuit entière, pour empaqueter les flacons d'Epogen . Dès le lendemain, les premiers cartons étaient prêts à être livrés . Amgen avait donc traversé sans aucun encombre la période la plus délicate pour les entreprises de biotechnologie . Comme la marmotte qui sort de son terrier amaigrie et affaiblie après l'hibernation, ayant consommé toutes ses provisions, doit chercher sa nourriture en évitant les oiseaux de proie qui la guettent, la société de Thousand Oaks était tenue de réussir très rapidement la mise sur le marché de son premier produit, pour ne pas risquer de se faire avaler par un géant de la pharmacie .
Le pari fou de George Rathmann avait payé . Bien avant que la FDA ne donne son feu vert, le fondateur avait en effet décidé de lancer la construction de l'usine destinée à la fabrication du futur produit .
L'installation à 20 millions de dollars était fin prête lorsque la réponse arriva à Thousand Oaks . Le processus de fabrication emprunte tant à celui de la bière qu'à celui d'un médicament classique. Les bactéries au sein desquelles vont naître les protéines miraculeuses sont d'abord congelées, puis transvasées dans un grand fermenteur, sorte de haute cuve chromée. On récolte ensuite, par microfiltration, une pâte épaisse. Du frozen yoghourt au chocolat , résume le technicien en combinaison d'astronaute qui surveille les installations. Une fois purifiée, la pâte se transforme en un liquide légèrement jaune, dont on remplit des ampoules. L'Epogen peut alors être injecté.
Des procEs.
La rapidité avec laquelle ce premier médicament inonda le marché fut pour Amgen sa meilleure protection contre les prédateurs.
En un an, l'Epogen avait généré un chiffre d'affaires de 200 millions de dollars. Amgen se préparait au décollage. Second produit dans le tuyau, le Neupogen reçut l'autorisation de la FDA début 1991. C'est la réplique de l'Epogen, destinée non plus à stimuler la fabrication de globules rouges, mais celle de globules blancs. Neupogen est utilisé pour combattre les effets destructeurs des chimiothérapies chez les malades atteints du cancer. Son démarrage fut encore plus rapide que celui de l'Epogen.
Bien outillée pour transformer en médicaments à succès les découvertes de ses laboratoires, la société a rencontré en revanche des obstacles qui l'ont prise au dépourvu, et lui ont coûté très cher : les procès
. Deux démêlés juridiques lui ont empoisonné l'existence. Le premier concerne le brevet sur l'érythropoïetine, contesté par un concurrent, Genetics Institute, qui en réclamait la paternité. Après quatre années de procès, de 1987 à 1991, les tribunaux ont tranché en faveur d'Amgen. Le second n'est pas encore clarifié : il porte sur la nature du contrat entre Amgen et le grand laboratoire pharmaceutique Johnson and Johnson, avec lequel a été passé un accord de commercialisation de l'Epogen. C'est toujours un problème majeur : nous sommes comme des frères siamois qui se détestent mais ne peuvent pas se séparer , explique Lowell Sears.
De ses déboires juridiques, Amgen a retenu une leçon : une société de biotechnologie doit accorder autant d'importance au recrutement de ses juristes qu'à celui de ses chercheurs.
2°) Mes commentaires :
L'achat des bevets de Nitromed en 2009 permettra d'éviter des déboires juridiques
.
L'augmentation de Capital de décembre 2009 permettra à COX de commercialiser son premier produit sans pression financière contrairement à AMGEN dont les caisseS étaient alors vides
.
L'accord FDA sera la fin d'une histoire et le début d'une autre : plus que quelques mois à attendre
!
Les investisseurs qui sont entrés sur Amgen avant l'accord FDA et la commercialisation du premier médicament ont multiplié leur mise par 57.
Oui, COX peut plus que jamais prétendre au même parcours qu'Amgen
!
Cordialement