Plusieurs hypothèses s’affrontent pour le devenir des NO-molécules de Nicox.
1) L’abandon pur et simple de la recherche développement des NO-molécules. Nicox a drastiquement diminué son équipe de recherche développement. Les NO-molécules semblent prometteuse en ophtalmologie. Le projet de développement de Nicox en laboratoire spécialisé, international, d’ophtalmologie mobilise l’ensemble de ses forces et de sa trésorerie. Des acquisitions ont débutées même si elles sont limitées. Un réseau commercial aux USA est en cours d’installation.
2) Un accord avec un ou plusieurs laboratoires pour le développement et la commercialisation des NO-molécules. Nicox a déclaré être à la recherche de partenaires pour la recherche développement des NO-molécules. C’est l’hypothèse de base.
3) Un accord pour les NO-molécules dans un contexte prometteur d’une nouvelle alliance avec un ou plusieurs laboratoires. C’est l’hypothèse qui est retenu par certains investisseurs qui pensent que le Naproxcinod pourrait être commercialisé suite au recours de Nicox ou suite à la discussion avec les laboratoires pour la commercialisation pour l’arthrose du genou.
La valorisation des NO-molécules est difficile.
Elle est difficile pour les actionnaires, pour Nicox et pour les laboratoires candidats à un investissement dans la recherche développement d’une NO-molécule.
Aujourd’hui, le pipe de NO-molécules est faiblement valorisé par les investisseurs. Le refus de la commercialisation du Naproxcinod a éteint les projets de développement de Nicox. L’échec des 3 phases I de Merck d’un NO-antiHTA a rendu ce partenariat très faiblement valorisé d’autant qu’un nouvel accord resté secret n’a pas permis d’éclairer son potentiel.
Seul, le succès de la phase IIb du BOL303 permet de réévaluer les NO-molécules.
L’absence de nouveau partenariat depuis le partenariat de Bausch and Lomb a renforcé la défiance envers le potentiel des NO-molécules.
Qui peut vouloir développer une NO-molécule.
Pfizer est resté au capital de Nicox mais n’a plus de NO-molécules en recherche développement, ayant abandonné l’ophtalmologie.
Le Celebrex perd son brevet en 2014. Les études pouvant décrédibiliser l’intérêt du Celebrex traînent en longueur et devraient pouvoir permettre au Celebrex d’être commercialisé jusqu’en 2014. Il serait alors logique que Pfizer accepte le verdict des études en cours pour casser la dynamique des génériques.
Pour les blockbusters un accord est souvent trouvé avant la fin du brevet pour commercialiser un générique. On pourrait donc penser qu’un successeur au Celebrex serait le bien venu rapidement pour Pfizer.
Merck n’est pas en reste pour le renforcement de son pipe en rhumatologie. L’un des intérêts de l’acquisition de Schering Plough était le Remicade. Johson and Johson garde l’exploitation aux USA et devrait reprendre les droits de commercialisation hors USA du Remicade et de son successeur. Un AINS pourrait intéresser fortement Merck, à moins d’abandonner la rhumatologie ou Johnson and Johnson.
Quoiqu’il en soit, une révision de l’avis négatif pour la commercialisation du Naproxcinod aurait l’effet d’une bombe dans la valorisation de Nicox avec la possibilité d’un accord important et rapide sur le développement complémentaire et la commercialisation du Naproxcinod. Pfizer et Johnson and Johnson voire Merck pourraient être les candidats partenaires les plus sérieux.
Au vu des intérêts en jeu, l’accord irait probablement au de là d’un simple partenariat permettant sans doute un développement d’une classe thérapeutique (ou plusieurs) de NO-molécules sur une société commune pour laquelle Nicox ne débourserait pas de cash mais pourrait à long terme bénéficier d’un éventuel succès commercial.
Les autres NO-molécules de Nicox
Le nouveau pont nitré de Merck a sans doute pu être évalué et permis d’entrevoir son potentiel. En cas de succès il est probable que Merck devrait s’intéresser à une partie du pipe des NO-molécules. La forme que pourrait prendre cet accord devrait aussi permettre à Nicox de rentabiliser la recherche développement à long terme.
Les pathologies cardio-vasculaires, NO-statines comprises, l’HTAP pourraient intéresser Merck.
Un ou plusieurs accords avec des grands laboratoires ne pourrait que renchérir le potentiel de valorisation des NO-molécules en ophtalmologie.
La situation actuelle reste cependant un Naproxcinod refusé à la commercialisation aux USA, une absence de partenaires pour le développement des NO-molécules hormis Bausch and Lomb pour le BOL303 et Merck dans l’incertitude du tourbillon du flux sanguin de l’hypertendu.
Pour ma part je pense que Nicox n’est pas seul face à la FDA pour le Naproxcinod mais qu’il bénéficie de conseils stratégiques de laboratoires ou de services d’équipe d’expérience. Une véritable stratégie semble s’être mise en place pour le Naproxcinod. Le recours de juillet 2011 et des discussions parallèles avec la FDA le 3 avril 2012 pour l’indication de l’arthrose du genou sont le résultat de cette stratégie.
Merck a déjà du évaluer le potentiel du nouveau pont nitré (même sans avoir terminé les études d’un NO-antiHTA). Les équipes de recherche de Nicox en Italie pourraient l’avoir expérimenté sur certaines NO-molécules.
Merck (ou Johnson and Johnson) comme Pfizer ont besoin de nouvelles molécules. Il parait peu probable qu’ils ne s’intéressent pas au sort du Naproxcinod, ex blockbuster entièrement développé prêt à être commercialisé, alors que les experts de la FDA n’ont pas souligné de biais ou de risque majeur dans les résultats des études de Nicox. Il apparaît possible que le secret autour du potentiel du nouveau pont nitré soit une arme de Merck.
Les services « secrets » d’une équipe de conseil d’expérience pourra-t-elle emporter une victoire sur le champ de ruines de demande de commercialisation du Naproxcinod ? Se peut-il que les avantages du Naproxcinod soient brutalement reconnus ? Se peut-il qu’un gros laboratoire américain relance le projet de commercialisation du Naproxcinod ?
Le Naproxcinod reste le principal investissement de Nicox dans la recherche développement, on comprend qu’il fera tout pour le valoriser. Nicox a investi 150 à 200 millions d’euros dans son développement soit un presque sa valorisation actuelle.
Nous serons fixés à court terme, car le temps d’exploitation du brevet du Naproxcinod n’est plus que de 2.5 ans et la constitution d’un dossier pour une éventuelle demande de prolongation du brevet demande aussi du temps.