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 L'inflation, porte de sortie de la crise ?

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Michel1664
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Michel1664

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MessageSujet: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 10:45

Article en 3 parties sur le site contre info :

Jean Claude Werrebrouck est professeur d’économie à l’université de Lille 2, dont il y a dirigé pendant de nombreuses années l’IUT puis l’Institut du Management de la Distribution. Il organise régulièrement des séminaires de réflexion pour un public de cadres et dirigeants du secteur médico-social.

Partie 1
Partie 2
Partie 3


Je vous colle la dernière partie (Partie 3) :

Dans ce dernier volet, Jean Claude Werrebrouck analyse les scénarios possibles de sortie de crise, et le rôle qu’y tiendront banques centrales et Etats, qui doivent désormais poursuivre l’accompagnement du processus de deleveragging, assister l’apurement du secteur financier, tout en relançant des économies atones. Les « hélicoptères » des banques centrales vont donc continuer de tourner à plein régime, estime-t-il, permettant ainsi de consolider la finance et de prévenir le risque systémique. Les Etats devront quant à eux s’endetter lourdement pour financer les relances économiques - et éventuellement assumer les garanties qu’ils ont accordées au secteur bancaire. Mais les difficultés croissantes qu’ils ne vont pas manquer de rencontrer dans leurs tentatives d’émettre de la dette pourraient bientôt contraindre à la généralisation du financement par émission monétaire, les banques centrales jouant alors le rôle d’acheteurs de dernier ressort des bons du trésor grâce à de l’argent créé pour l’occasion, en une remise en cause totale des dogmes du monétarisme, A terme ce processus est bien sûr potentiellement hautement inflationniste. Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Pas forcément estime M. Werrebrouck, qui considère que l’inflation représente une partie de la solution requise pour la sortie de crise. Elle permettrait en effet de limiter les tensions spéculatives, de diminuer l’endettement des Etats, et du même coup l’ardoise intergénérationnelle accumulée depuis trente ans, sans oublier une remise en cause du statut du dollar, la devise de la mondialisation. Restent évidemment de nombreuses inconnues, au premier rang desquelles le comportement de la zone euro. Les tensions actuelles et futures risquent en effet d’aggraver le processus d’eurodivergence. « Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable, » s’inquiète-t-il.

...


Dernière édition par Michel1664 le Jeu 15 Jan - 10:57, édité 2 fois
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Michel1664

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 10:46

La suite :

6) Soyons raisonnables et sortons de son grenier la planche à billets
Le scénario du miracle sans lendemain

Une partie de l’opinion notamment occidentale pense encore que le bœuf est aussi léger que la grenouille, que les garanties ne seront jamais utilisées, que les capitaux publics prêtés aux banques seront en fait un placement paradisiaque, que les dénationalisations à venir seront juteuses, que les dépenses budgétaires massives pour relancer les échanges réels entraineront mécaniquement de nouvelles rentrées fiscales, etc. il s’agit du scénario optimiste. Son occurrence semble faible laquelle est, d’une certaine façon, une vraie chance.

Si la finance rentre dans sa boîte, presque par enchantement, les conditions d’une nouvelle crise seront vite réunies. Des « fire walls » efficaces ne seront pas mis en place et on se contentera d’un toilettage minimum du système : normes comptables nouvelles, et agences de notation revisitées feront l’affaire. La finance pourra d’autant plus facilement sortir de sa boite que l’expérience aura montré une fois de plus que les Etats sont là pour payer les coûts sociaux des orgies financières. il s’agit de la question tant débattue des comportements opportunistes chez les économistes. Au surplus le règlement, comme par enchantement, de la crise, aboutira à l’édification de nouveaux comportements opportunistes, cette fois dans la « paisible économie ». En effet nous constatons aujourd’hui, partout dans le monde l’allongement des files d’attentes de secteurs économiques venant au nom de la crise demander ce qu’ils croient être un juste soutien des Etats : automobile, mécanique ,sidérurgie, banques etc. L’acceptation dans l’urgence risque d’entrainer injustices et gaspillages de toutes sortes : pourquoi Toyota installé dans le sud des USA ne pourrait-il pas bénéficier du plan qui se prépare pour les « big three » ? Les banques tricolores qui reçoivent des fonds publics ne vont t-elles pas en profiter pour renforcer leurs positions internationales ? La prime à la casse n’aurait-elle pas pu être utilisée dans un secteur davantage porteur d’avenir ? « L’ordre spontané » qui alloue si efficacement les ressources et récompense les meilleurs serait ainsi une fois de plus pollué par les marchés politiques : GM est une entreprise obsolète mais le coût qu’il faut normalement payer pour cette inefficacité est reporté sur la collectivité. Ce que l’on perd sur les marchés économiques peut être gagné- comme d’habitude, pourrait-on ajouter- sur les marchés politiques. Nous avions abordé ces questions essentielles lors de notre séminaire de décembre.

Au total parce rien ne changerait dans ce scénario optimiste les vrais problèmes du monde continueraient de se poser : que faire du mercantilisme chinois ? Comment régler les déséquilibres financiers intergénérationnels ? Comment régler les problèmes d’environnement ? etc.

Le scénario de la catastrophe prometteuse

Beaucoup de nos collègues économistes pensent à l’inverse que si la grenouille, ou les grenouilles (les Etats sont nombreux et peuvent envisager une stratégie de coopération) réussissent à maintenir sous contrôle l’inéluctable deleveraging, le prix en sera très élevé.

La trajectoire du futur immédiat ou du moyen terme serait la suivante :

Il faut tout d’abord rappeler - et c’est très heureux - que les grenouilles ne sont pas seules à pouvoir grossir et à pouvoir théoriquement maitriser le deleveraging. Les banques centrales commencent à jouer et vont jouer un rôle d’abord essentiel, puis... en fin de processus.... un rôle complètement décisif.

D’abord un rôle essentiel en ce sens que les banques centrales sont déjà à l’œuvre dans l’aide au nettoyage des bilans bancaires. Au-delà des politiques de taux zéro ou proches de zéro, elles achètent et vont massivement acheter les actifs douteux des banques de second rang. Le processus est simple : En contrepartie de l’acquisition de titres qui vont figurer au bilan des banques centrales, il y a augmentation des comptes courants des banques de second rang, comptes figurant au passif des banques centrales (chaque banque de second rang dispose d’un compte courant à la banque centrale). Le résultat est simple : le total du bilan des banques centrales ne peut que gonfler. Celui - toutes choses égales par ailleurs- des banques de second rang reste identique (un actif non monétaire est remplacé par un actif monétaire théoriquement pour un même montant). Voilà pour l’aspect quantitatif.

Sur le plan qualitatif l’actif des bilans des banques de second rang est réputé meilleur et le risque d’insolvabilité s’éloigne. En revanche il y a détérioration de la qualité de l’actif des banques centrales. Certains auteurs de la presse économique en ont conclu rapidement qu’il s’agit d’un transfert de risques pouvant mettre en situation d’insolvabilité les banques centrales. Or, il est important de rappeler ici - et nous mettons en garde les participants du séminaire - que la notion de dépôt de bilan d’une banque centrale n’a strictement aucun sens puisque cette dernière dispose d’un pouvoir exorbitant : celui de créer de la monnaie. La banque centrale est l’élément complètement granitique des systèmes financiers nationaux.

Quand, par conséquent, on voit le bilan de la FED être multiplié par 4 sur le seul mois de novembre 2008, il faut simplement en conclure qu’il y a eu création monétaire, « quantitative easing » comme disent les habitués de la FED. Cette création n’est en aucune façon catastrophique et permet d’éloigner ou de contenir le risque systémique. Cette politique fût inaugurée par la FED - et sans doute auparavant par la banque centrale du Japon, il est vrai dans un autre contexte - mais il est clair que toutes les banques centrales du monde vont connaître la même évolution. Même la BCE pourtant réputée plus stricte a vu son bilan augmenter de 55% sur l’année 2008.

Il faut aller plus loin et le rôle des banques centrales pourrait devenir en fin de processus complètement décisif. Dans combien de temps ? Aucune réponse ne peut être apportée aujourd’hui. Le raisonnement, implacable, comme la réalité correspondante pourrait être le suivant :

Le déversement de billets par hélicoptère, s’il peut éloigner la déflation et le risque systémique, n’aboutit très largement que dans la trappe à liquidités, sans réenclencher de façon substantielle la ronde des échanges marchands. Tout au plus - pense t-on - les déversements héliportés contiendront la déflation comme d’autres types d’aéronefs contiennent les incendies de forêt. La ronde des échanges ne reprendra sérieusement que par la force : la commande publique de travaux et autres marchandises, ce qui nous renvoie à la grenouille. Elle peut certes grossir en se fixant des déficits budgétaires sans cesse croissants, encore faut-il que la dette souveraine, en particulier les bons du trésor à moyen terme trouvent preneurs ...

C’est ici que les ennuis vont sérieusement commencer, car toutes les grenouilles cherchant à grossir par absorption de liquidités acquises sur divers agents ne présentent pas la même qualité de signature : le trésor grec ne jouit pas de la même réputation que celui de la première puissance économique, politique, et militaire du monde. Cette inégale réputation se mesure tous les jours sur les marchés. Jusqu’en décembre 2008 le trésor américain, bénéficiant de la « fuite vers la qualité » pouvait à court terme se financer à taux zéro : il s’agit de la « rente de la confiance ». A l’inverse, à la même époque, on apprenait que le trésor français devait consentir 40 points de base supplémentaire par rapport au trésor allemand, s’il voulait se financer sans difficultés. Devenir plus gros en « mangeant » de la liquidité, pour réenclencher la ronde des échanges marchands, est d’autant plus difficile que l’on est faible et que la réputation souffre d’un déficit d’excellence. Nous avons là l’origine des « transfusions » du FMI apportés aux grenouilles trop petites, trop jeunes, ou trop faibles : prêts à l’Ukraine, la Hongrie, le Chili, etc. Cette faiblesse de certaines est à terme coûteuse puisque la charge de la dette est proportionnelle au taux de l’intérêt. N’oublions pas que l’on ne prête qu’aux riches.

Ce qui veut dire que les Etats, qui sont grenouilles voulant se faire plus grosses que le bœuf vont entrer dans un processus croissant et dangereux de divergences. Et les plus faibles ne pourront pas longtemps compter sur le FMI qui, lui aussi, à l’échelle planétaire avec ses 250 milliards de dollars de disponibilités, n’est qu’une petite grenouille. Les Etats les plus faibles pourront-ils être aidés par les plus solides qui eux-mêmes de plus en plus vivront de transfusions probablement de plus en plus couteuses ? Qu’il nous soit permis d’en douter.

Le scénario le plus probable, et surtout le plus satisfaisant, devient alors celui-ci : puisque les banques centrales, malgré les déversements héliportés de liquidités, sont incapables à elles seules de réamorcer la ronde des échanges, puisque les Etats seront très vite à court de munitions malgré leur incontestable efficacité, alors il conviendra d’envisager un partage des tâches : Aux banques centrales le soin de fournir des quantités illimitées de munitions ; aux Etats - désormais bien armés - de les utiliser et de forcer par la commande publique le réamorçage de la ronde des échanges. Concrètement cela passera par l’achat massif de bons du trésor par les banques centrales, des achats qui par leur caractère massif empêcheront la remontée des taux d’intérêt. Sans doute la nature des choses va-t-elle changer puisque l’achat de bons du trésor US par un citoyen américain ou chinois est une ponction sur une masse monétaire existante, alors que l’achat par la FED est pure création. La récession peut ne pas devenir grave dépression si les autorités monétaires partout dans le monde s’orientent vers un tel partage des tâches. Et l’enjeu est tel que ce scénario a de bonnes chances d’émerger très rapidement. La double planche à billets (déversements héliportés sur les banques d’un côté, sur les trésors de l’autre) est au moins dans un relatif court terme la seule alternative à l’irruption massive et dévastatrice d’une crise exceptionnellement grave.


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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 10:47

Et enfin :


7) Des solutions ....et des questions sans réponses
Bien sûr le scénario qui vient d’être développé bouleverse les croyances les mieux établies, notamment les bienfaits de la stabilité monétaire, le dogme de l’indépendance des banques centrales, avec notamment l’interdiction pour un Etat d’exiger l’achat de bons du trésor par sa propre banque centrale. Le problème va rapidement se poser pour l’Europe qui s’est construite une banque centrale qui est de loin la plus indépendante du monde. Rappelons par exemple que l’article 101 du traité constitutif de la CE interdit à la banque centrale et aux banques centrales nationales d’accorder toutes formes de crédits aux administrations publiques nationales

Notons que dans les faits, le pragmatisme, tout au moins le pragmatisme américain, semble déjà se manifester et le président de la FED, en décembre 2008, n’hésite pas à déclarer qu’il compte bien utiliser des « moyens non conventionnels ». Ce pragmatisme fait à l’inverse place à beaucoup de rigueur côté BCE et le scénario retenu sera sans doute assez difficile à mettre en place. Difficulté accrue aussi en raison du fait que les stratégies de coopération entre Etats européens ne semblent pas toujours l’emporter sur des stratégies plus nationales.

Il n’empêche qu’il sera tout simplement intenable pour l’Europe de conserver des Etats nationaux dans leur statut de petite grenouille alors que partout ailleurs le double déversement héliporté sera à l’œuvre , et ce, ne serait-ce que pour des considérations de change qui verraient l’Euro s’apprécier au-delà de toute limite. Une solution devra donc être trouvée pour que l’Europe puisse à son tour - et sans limite - sortir du grenier la planche à billets.

Le double déversement héliporté aboutira mécaniquement à une hausse considérable de la masse monétaire mondiale. Lorsque les bons du trésor émis sans limites n’épongeront plus l’épargne mondiale, ce qui est encore largement le cas au moment où ces lignes sont écrites, mais deviendront de la pure création monétaire, un écart sera crée entre la masse monétaire disponible et ses contreparties en termes de marchandises disponibles. La question est alors de déterminer le moment où la déflation, enfin éloignée, laissera la place à l’inflation.

Il est impossible de répondre à une telle question. Cette inflation est pourtant inéluctable et débutera lorsque les Etats ayant forcé le redémarrage des rondes des échanges, les premières raretés réapparaitront. Ces premières raretés se manifesteront vraisemblablement sur les matières premières et notamment le pétrole dont le faible prix actuel élimine mécaniquement les recherches et forages difficiles et donc son offre.

Il sera difficile pour les Etats de contenir l’inflation...essentiellement parce qu’elle est une partie de la solution.

Tout d’abord parce qu’elle permettra de mieux fermer la boîte dans laquelle la finance sera venue se reposer après le grand nettoyage du deleveraging. C’est que les munitions fournies par les banques centrales au « soldat Etat » seront acquises à taux très faible. En effet l’offre massive de bons du trésor se fait généralement sur la base d’enchères inversées et les banques centrales meilleures disantes empêchent par la création monétaire de faire remonter les taux alors que l’endettement public croit dans de très importantes proportions. Comme la politique monétaire se conduira elle-même à taux proche de zéro, cela signifie, compte tenu de l’inflation à venir, la perspective de taux d’intérêts réellement négatifs. Ce que n’aiment pas la finance et la rente en général. Rappelons-nous l’époque (les années 70) où tous les taux étaient négatifs et les emprunts immobiliers plus aisés à rembourser. Une façon de contenir la finance dans sa boîte est donc de maintenir durablement des taux négatifs.

L’inflation est aussi une partie de la solution en ce qu’elle mettra fin aux sempiternels débats intergénérationnels qui minent le climat social dans nombre de pays. Le taux d’endettement des Etats et des administrations publiques s’érodera vite en situation inflationniste : le stock de dettes notamment anciennes, celles accumulées depuis une trentaine d’années diminuera - toutes choses égales par ailleurs - au rythme de l’inflation. Processus que la plupart des pays ont bien connu après chacune des deux guerres mondiales. L’ardoise intergénérationnelle s’effacera et on ne pourra plus dire que les vivants d’aujourd’hui vivent sur le dos des citoyens à naître.

L’inflation est enfin une partie de la solution car elle amènera immanquablement la question des nouveaux taux de change. Sa version américaine sera lourde de conséquences et il est clair qu’elle entrainera via une chute importante, et sans doute même considérable, du billet vert, une économie moins extravertie. Le couple étrange, le ou la « Chimérique » devra nécessairement redéfinir les modalités d’une coopération qui était insoutenable. Sans évidemment prédire ce qu’il en sera, il est clair qu’une « dé mondialisation », au moins limitée, se déroule déjà sous nos yeux. Il est en particulier vraisemblable que la crise risque de contrarier durablement le mercantilisme agressif chinois, économie continent qui devra elle aussi envisager un avenir moins extraverti à peine d’insoutenabilité ;

Alors, la grande crise ? « Ruse de la raison » ? Nouvelle version de la « main invisible » ? C’est trop vite dit.

Tout d’abord les grands dérangements monétaires vont affecter la devenue vieille organisation de la société : victoire des plus jeunes sur les plus vieux car délestés de la rente de la dette ; meilleure allocation du talent et du travail avec le retour de la « valeur ajoutée » au détriment de la « production de valeur » ; retour des projets et de l’avenir contre le culte du rendement trimestriel voire hebdomadaire.

Ces bouleversements restent éminemment positifs. Ils ne disposent toutefois pas de la marque de l’évidence et laisseront beaucoup de questions. Le combat idéologique des anti keynésiens est encore vigoureux, la baisse attendue des niveaux de vie - notamment aux USA - ne sera sans doute pas simplement passagère ; les modifications considérables des taux de change pourront être catastrophiques pour certains ;les fonds de pension sont abondamment peuplés d’acteurs qui n’accepteront pas facilement la disparition relative de la rente ; le redémarrage forcé de la ronde des échanges se fera sans les subtilités irremplaçables « des ordres spontanés », d’où de probables gaspillages et allocations non efficientes de ressources ; y aura-t-il une véritable fin de la déflation salariale ? ; la disparition de la rente permettra t’elle un nouveau partage de la valeur ajoutée ? ; un nouveau rapport de forces dans les entreprises et donc de nouvelles formes institutionnelles ? etc.

Au-delà, au niveau européen devra être solutionnée une question majeure : quel avenir pour l’euro ?

On a trop vite dit dans le bruit et la fureur de la crise que l’euro constituait un solide abri revendiqué notamment par les petites grenouilles noyées : Islande, Hongrie, etc. C’est que le processus d’euro divergence, processus qui a commencé dès l’installation de la monnaie unique, continue de tarauder la construction. Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable. Déjà « les courbes de taux » divergent de façon inquiétante, et nous disions que l’Etat français est victime d’un « spread » négatif. Les choses sont bien sûr plus redoutables et plus redoutées, pour l’Italie, pour le Portugal, pour l’Espagne, pour la Grèce. L’inflation qui démarrera à la fin du deleveraging sera inégalement vigoureuse entre les différents pays de la zone. Nul doute qu’elle sera plus faible en Allemagne, pays qui à lui seul assure l’essentiel des exportations européennes, tandis que d’autres connaissent des déficits commerciaux abyssaux. S’agissant du couple franco-allemand comment sérieusement penser que l’écart des soldes commerciaux (approximativement excédent de prés de 200 milliards d’euros pour l’Allemagne, et déficit de 70 milliards d’euros pour la France) ne va pas s’accroître avec l’issue inflationniste de la crise ?

Cette issue va correspondre à un choc asymétrique aggravant « l’eurodivergence ». Dans les années 30 la dévaluation était une arme de guerre. Devenue impossible dans la zone euro, le débat portera au cours des prochaines années sur le dilemme suivant : Il est certes peu pensable d’abandonner l’Euro, mais il est aussi impensable de laisser une situation qui aboutira à l’étranglement de la plupart des pays de la zone sud de l’euro. A l’issue de la crise, on ne pourra ni abandonner l’euro, ni vivre avec lui. Que faire ?


Dernière édition par Michel1664 le Jeu 15 Jan - 10:57, édité 1 fois
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Michel1664

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 10:48

Dans la même veine :

Aujourd'hui sur le site des Echos :

http://www.lesechos.fr/info/france/4818341.htm?xtor=EPR-1056


Alors qu'est ce que vous en pensez de ces articles ?
Après ce risque de déflation actuel on s'acheminerais plutôt vers un cycle de plus forte inflation pour apurer toute cette dette Idea ? Moi ca me semble bien possible en tout cas Neutral
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big_eric (bruno)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 11:32

Lecture passionnante mais complexe...
Un retour à mes cours de macro-économie s'impose ! study

La création monétaire massive, l'inflation et la révision des taux de change semblent en effet inélecutables.
Quels pays en profiteront le mieux à la sortie ?
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sffcc9296 (Sylvie)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 14:21

Michel1664 a écrit:

Alors qu'est ce que vous en pensez de ces articles ?
Après ce risque de déflation actuel on s'acheminerais plutôt vers un cycle de plus forte inflation pour apurer toute cette dette Idea ? Moi ca me semble bien possible en tout cas Neutral

C'est ce que bcp annoncent pour la sortie de crise, en particulier lorsque la dette sera essentiellement passée de privée à publique. Mais on n'en est pas encore là. Pour l'instant on prend le chemin inverse et Trichet ferait bien de s'activer.
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Michel1664

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 18:46

Oui, pas evident tout ça ! Et moi aussi il me faudrait qques cours de macro-économie (enfin quand je dis quelques ... c'est plutôt de A à Z !).

Bon ben Trichet baisse le taux de la BCE de 0.5 point à 2%.

Pas terrible le CAC ces derniers jours Crying or Very sad


EDIT : Sffcc, tu as été inspiré par le nouvel avatar de Simis Laughing
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tof02




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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 19:19

trés intérressant , merci!

Je craint que le risque inflationniste ne conduise à une accéléaration du chômage. La sortie de crise nécessitant la refonte du monde industriel et économique dans son ensemble en prévilégiant de nouvelles économies (énergies renouvelables, agrochimies etc..), seules capables d'assurer une création de richesses réelle et nouvelles (économie réelle et non "boursière") et de permettre une nouvelle dynamique créatrice d'emploi et de richesse en zone euro, et ainsi éviter une fuite de capitaux vers d'autres zones, en partie l'asie. Néanmoins de nouvelles bulles bousières pourraient se créer, comme ce fût le cas de la bulle internet. enfin ce n'est qu'un avis.
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sffcc9296 (Sylvie)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 19:39

Michel1664 a écrit:

EDIT : Sffcc, tu as été inspiré par le nouvel avatar de Simis Laughing

oui lol!
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Nutriox

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 21:00

Tres bon article au demeurant même si je ne comprends pas tout.

En gros, les banques centrales ont commencées à faire tourner la planche à billet. Et vont ainsi en partie "dévaluer" leur monnaie du moins leur dette.
En créant de l'inflation comme à la fin des années 70 , début 80.
Ce qui va mécaniquement les désendetter ainsi que le reste de l'économie qui remboursent la même mensualité qui représente de moins en moins de valeur par rapport au revenus qui augmentera (enfin si il suit un tant soit peu l'inflation).
Inflation qui sera dans un premier temps amenée par le retour à la hausse des matieres premières et au premier plan duquel le pétrole.
le Dollar va baisser suite à sa remise en cause comme monnaie de référence du au poids de la dette US.

En gros, c'est ça , non ?


Dernière édition par Nutriox le Ven 16 Jan - 16:34, édité 1 fois
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arias77

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 23:17

j'adore

on fait un tour de pass pass économique pour mettre la merde sous le tapis et on repart.

Pas durable comme solution. Si il n'y a pas d'abord un changement radical des comportements et des aspirations humaines ont a absolument rien reglé.

Il faut que la crise dure elle est saine... un peu comme une bonne cure de desintox

En sortir oui mais pas à n'importe quel prix et en ayant apris qqchose. D'autre part repartir avant de trouver un début de solution au problème énergetique est suicidaire.

Je vois cependant qqchose de positif dans cette approche c'est que si inflation il ya, NicOx a peut etre une chance de monter un peu... tongue
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luky luké

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 23:48

Merci du cours magistral et des commentaires, même si je n'ai pas tout compris.
Très bon raccourci de Nutriox.
Cette crise est une formidable option pour la jeunnesse car le monde économique ne peut que changer.
Mais pour les vieux proches de la retraite (c'est mon cas) une inflation ou une dévaluation me fait craindre des jours difficiles.
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeVen 16 Jan - 0:37

Deux limites à l'exercice :
- avec l'inflation, la dette dévalue effectivement à grande vitesse : c'est bien quand on est emprunteur, moins bien quand on est créancier en bout de chaîne (les détenteurs de bons du trésor : quelques épargnants dans les campagnes d'ici et d'ailleurs, notamment en Chine...)
- qu'est-ce qui est sorti de la crise de 29 ? la seconde guerre mondiale... bis, faudrait sans doute pas que la Chine y laisse trop de plumes...

J'ai eu l'impression, il y a qq semaines, que quand la Chine a laissé entendre qu'elle pourrait remettre sur le marché une fraction des bons du trésor US qu'elle détient, les choses se sont calmées d'un coup... J'ai mal compris ?
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arias77

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMar 10 Fév - 20:47

merci à St Exupery de bourso :

Arctique, la bombe à méthane est amorcé Auj. à 03:17

Arctique, la bombe à méthane est amorcée

http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/parution/p741/articles/a387261-.html

Science et Avenir N°741 Novembre 2008

Le processus de dégazage de l'Arctique semble amorcé.

Au cours des dernières semaines, deux expéditions océanographiques ont mesuré d'importantes émanations de méthane, un gaz jusque-là stocké sous forme de glaces (les hydrates de méthane) dans le sous-sol marin boréal.

En mer de Sibérie orientale comme en mer de Laptev, l'expédition, menée par des scientifiques suédois à bord du navire de recherche russe Jacob Smirnitsky, a enregistré des concentrations inhabituelles de méthane dissous : elles atteignent, par endroits, des valeurs cent fois supérieures à la concentration moyenne.

Ce processus de dégazage s'étend sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés du plateau continental sibérien, ce qui signifie que des millions de tonnes d'hydrates de méthane enfouies dans le permafrost sous-marin pourraient bientôt se retrouver dans l'atmosphère...

Au large de la Sibérie, le dégagement de méthane était par endroits si intense que les bulles de gaz faisaient bouillonner la surface de la mer.

Peu après, une autre expédition, travaillant à bord du navire britannique James Clark Ross, a observé à son tour plus de 250 panaches de méthane s'élevant vers la surface au nord- ouest de l'archipel du Svalbard.

Le phénomène est d'autant plus inquiétant que le méthane est un gaz à effet de serre vingt fois plus actif que le gaz carbonique.

Or les quantités de glaces de méthane stockées au fond de l'océan Arctique sont bien plus importantes que la totalité du carbone contenu dans les réserves mondiales de charbon !

La libération massive de tout ce gaz dans l'atmosphère pourrait provoquer l'emballement de la machine climatique.
Sylvie Rouat
Sciences et Avenir

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Un expert du climat appelle à "un sursaut de l'homme"

http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/11/11/un-expert-du-climat-appelle-a-un-sursaut-de-l-homme_1117219_3244.html#ens_id=1099506

Né en 1932 à Besançon, père de la glaciologie moderne, Claude Lorius doit recevoir, mercredi 12 novembre, à Tokyo, le prix Blue Planet, l'une des plus prestigieuses récompenses internationales dans le domaine de l'environnement. En 1987, avec Jean Jouzel et Dominique Raynaud, il a été le premier à exploiter la présence de CO2 dans les carottes de glaces polaires pour établir un lien expérimental entre changements climatiques et concentrations des gaz à effet de serre.

Un peu plus de vingt ans après vos travaux publiés en 1987 dans la revue Nature, tout le monde se pose la question : est-ce réversible ?

Honnêtement, je suis très pessimiste... Sur les CFC (chlorofluorocarbures), on voit bien que l'arrêt de leur utilisation a permis de réduire le trou dans la couche d'ozone, mais en ce qui concerne la crise climatique, on sait que même si on stabilisait aujourd'hui les émissions de CO2, ce gaz à effet de serre ne disparaîtrait pas pour autant. Il est là pour un moment...

Il est difficile de dire si on a dépassé les limites, mais il est évident qu'on va subir un réchauffement : on prévoit d'ici la fin du siècle un bond climatique qui pourrait être équivalent à celui que la planète a franchi en dix mille ans pour passer de l'âge glaciaire à l'holocène ! Et je ne vois pas que l'homme ait actuellement les moyens d'inverser la tendance.

Poussant jusqu'au bout la logique d'un dérèglement du climat, certains évoquent aujourd'hui le retour d'une ère glaciaire. Est-ce envisageable ?

Dans un certain nombre de milliers d'années... Aujourd'hui, c'est totalement hors de propos ! Les périodes de réchauffement et de glaciation montrent des cycles de 100 000 ans, dus à la trajectoire de la Terre autour du Soleil en suivant une ellipse qui s'altère très légèrement, mais suffisamment pour modifier le climat sur ces très longs termes. Ce qui est nouveau, et que nous avons montré avec l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans la glace, c'est que désormais l'homme, en multipliant les gaz à effet de serre, a accéléré un cycle de réchauffement sur un très court terme.

Rapide, irréversible... Cela ressemble tout de même à un scénario catastrophe.

Je ne crois pas que l'homme va disparaître. Les paysages vont changer, les glaciers vont fondre : la liste des impacts est impressionnante parce que, sur cette question, tout est interdépendant... Ainsi, si le permafrost - ce couvercle de glace qui recouvre les sols arctiques - fond, il va libérer du méthane qui, en retour, va accentuer l'effet de serre et aider ainsi à la fonte des glaces. Et plus la surface de celles-ci diminue, plus leur pouvoir réfléchissant disparaît, amplifiant encore le réchauffement...

C'est sûr, nous aurons des catastrophes, des cataclysmes, des guerres. Les inondations, les sécheresses, les famines s'amplifieront, mais l'homme sera toujours là. Ce que nous devons comprendre, c'est que nous entrons dans une nouvelle ère, l'anthropocène, où pour la première fois dans l'histoire de la Terre, l'homme gouverne l'environnement. Il est la première cause des menaces et modifications qui pèsent sur la planète : à lui de savoir ce qu'il veut en faire et comment il va se comporter avec elle.

Une nouvelle ère ?

L'idée n'est pas de moi, mais elle est essentielle dans la compréhension des évolutions du monde dans lequel nous vivons. C'est le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen, qui - le premier - a associé le début de l'anthropocène à l'augmentation des concentrations en CO2 telle que l'a montrée l'analyse des glaces. Mais cet impact humain ne concerne pas seulement le climat. L'occupation des sols, l'utilisation des ressources, la gestion de nos déchets sont autant d'agressions à la planète qui relèvent de l'homme et le menacent.

Pour le réchauffement climatique, la question de l'énergie est le levier essentiel. Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d'énergie dont dépendent les émissions de gaz carbonique était multipliée par 40 ! Certains affirment aujourd'hui que la courbe d'augmentation de la population va se calmer. Sans doute. Mais la courbe de la consommation d'énergie, elle, n'a aucune raison de plonger !

Si l'homme est responsable, gardien de cette Terre, quels moyens a-t-il de la sauver ?

Pour le coup, ce n'est pas mon domaine de compétence... Je ne sais pas. Et c'est là que réside mon pessimisme : je ne vois pas comment on va s'en sortir. Le problème majeur est la question de l'énergie. Il faut arriver sur ce plan à une gouvernance internationale, mais ce n'est pas possible actuellement, ou en tout cas je ne vois pas comment... Regardez le Grenelle de l'environnement ! C'était un bel effort, mais au final, il n'y a pas l'argent suffisant pour mener une politique efficace à court terme... La moindre velléité de mettre une taxe sur les 4×4 rend les politiques fébriles de devenir impopulaires... et ce n'est pas en habillant Total en vert qu'on va changer quoi que ce soit.

N'existe-t-il pas de possibilité d'un nouvel ordre économique basé sur le développement durable ?

Le développement durable est une notion à laquelle je ne crois plus. On ne peut pas maîtriser le développement. Et pour être durable, il faudrait être à l'état d'équilibre, or cet équilibre n'existe pas. C'est un terme trompeur. Avant, j'étais alarmé, mais j'étais optimiste, actif, positiviste. Je pensais que les économistes, les politiques, les citoyens pouvaient changer les choses. J'étais confiant dans notre capacité à trouver une solution. Aujourd'hui, je ne le suis plus... sauf à espérer un sursaut inattendu de l'homme.

Propos recueillis par Laurent Carpentier
Article paru dans l'édition du 12.11.08.
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big_eric (bruno)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMar 10 Fév - 21:15

arias77 a écrit:
merci à St Exupery de bourso :

Arctique, la bombe à méthane est amorcé Auj. à 03:17

C'est le point de départ d'un roman catastrophe de 1995 de John Barnes, La mère des tempêtes.
Une bonne critique ici : http://www.quarante-deux.org/kws/11/mere.html

Dépêchons-nous de prendre nos PV COX puis tous aux abris...
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Ludovic Hamelin (wushin)
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMar 10 Fév - 21:46

Euh un permafrost sous-marin !!!!

a lire http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/hydrates.methane.htm
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMar 10 Fév - 21:59

L'inflation comme remède, effectivement c'est une des solutions.

Il y a 30 ans ont avait 10% d'inflation par an....


Si ce scénario se confirme, ce sera le moment de prendre un crédit (j'ai 30 ans et pas encore acheté de maison...)


big_eric, si grosse inflation faudra de toute façon placer tes PV et ne pas les laisser "liquides"
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cocox

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMar 10 Fév - 22:43

encore des élucubrations de scientifiques ou prétendus tels en mal de reconnaissance médiatique.

Ce qui fait le plus de mal à la cause de la protection de la planète , ce n'est pas la prétendue incurie des politiques , mais l'outrance de ces extrémistes vendeurs de scénari catastrophes
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arias77

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 0:58

cocox si tu as des élements serieux et tangibles pour me rassurer je suis preneur, crois moi la j'angoisse grave...

j'ai changé toutes les ampoules, isoler la baraque, roule en saxo 1,5D 4l/100km j'ai fait un potager et verger pour réduire mon impact environemental, je fais mes deplacements dans ma commune à vélo, j'essai de sensibiliser mon entourage et j'envisage de mettre mes futures pv cox en panneau solaire, bref je disjoncte completement.

cocox dis moi que j'ai tord !! dis moi que tout va bien se passer...STP, j'ai 26 ans et j'ai PEUR. Dis moi que le Club de Rome se plante, dis moi qu'il on tous tord et que tout va bien...dis le moi c'est si agréable à entendre...

Malheureusement le diagnostic est sans appel et aussi terrible que celui d'un fumeur de 40 ans... Et oui cocox on ne fume pas 40 ans sans en payer les conséquences un jour.

Tout se paye le moment est venu de passer à la caisse. Alors à vos potager la note va etre sallée et l'économie ravagée. Le temps est venu de la décroissance durable tient comme le devellopement...

Nous ne sortirons pas de la crise sans solution énergetique, je maintiens l'enjeu de cette crise est là !

Et il n'y aurra pas d'inflation pas plus que d'autre solution miracle...On va devoir assumer !

Vous verrez dans 20 ans on entendra dire : Ah ces hippies des visionnaires !
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cocox

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 11:21

Arias,

construit une hutte au bord d'un ruisseau dans une forêt giboyeuse , et tu verras, tout se passera bien.
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D@n (Daniel Beldio)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 11:57

J'aime bien les écolos...
"La moindre velléité de mettre une taxe sur les 4×4 rend les politiques fébriles de devenir impopulaires..."
Encore un faux débat.
La plupart des 4x4 polluent moins que les trop nombreuses poubelles qui circulent encore et qui sont mal entretenues.
Et ce n'est pas en les taxant qu'on réduira la pollution mais en les interdisant purement et simplement. C'est comme les très grosses cylindrées qui peuvent rouler à 300km/h alors que la limite est à 130km/h !... Plus de construction de 4x4 = plus de vente = plus de pollution
C'est comme : "Fumer tue", "fumer provoque le Cancer", mais on continue à planter du tabac, à fabriquer des cigarettes, à les vendre et ... à les taxer ... çà rapporte tellement tout çà !!!
Non, je ne fume plus depuis 23 ans ! Mais je viens de me mettre au 4x4 quasi sur "prescription médicale" (véridique !) et mon véhicule est plus propre que certains poêles à charbon ou à pétrole.
Et que dire des courses de F1, des "Paris-Dakar" et autres compétitions "Andros"... Là, çà ne gêne personne ! C'est du spectacle qui rapporte gros (encore une fois...) mais çà ne pollue pas.
Et tous ces prétentus "écolos" qui font le tour de la planète en hélico pour nous vendre ensuite (très cher) leurs émissions TV, leurs DVD et autres albums photos... C'est bon pour la planète aussi et surtout ... pour leur compte en banque ! Ils ont raison : c'est un vrai marché et finalement, en tant que consommateur moyen, j'aime bien ce qu'ils font !
No Comment !...
La planète est en danger What a Face c'est sur, mais il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
Perso, je trie mes déchets (mais on nous dit qu'il faut rincer les bouteilles, les boites de conserves, etc...pas très écolo çà à moins de récupérer cette eau !), je fais du compostage, j'ai commencé à changer mes ampoules, je récupère l'eau de pluie, je prends la voiture quand c'est nécessaire,...
enfin bref j'essaie d'être un "éco-citoyen"...
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sffcc9296 (Sylvie)

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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 12:07

Concernant les ampoules basse tension, je suis tombée là dessus récemment :
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39374801,00.htm

Les chiffres, s'ils sont vrais, sont énormes.
A éviter sur les bureaux et tables de nuit des enfants apparemment.


Dernière édition par sffcc9296 (Sylvie) le Mer 11 Fév - 12:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 12:13

big_eric (bruno) a écrit:
Lecture passionnante mais complexe...
Un retour à mes cours de macro-économie s'impose ! study

La création monétaire massive, l'inflation et la révision des taux de change semblent en effet inélecutables.
Quels pays en profiteront le mieux à la sortie ?

oui sortie de crise par inflation ,la deflation n'existe pas,c'est un leurre sur baisse oil&matieres premieres en 2008 (contre coup)..les us sortiront les 1ers de la recession des cette annee..la planche a billet tourne a pleins,procedure de defaisance bancaire via bad bank (produits toxiques repris),cela evitera la grande depression, on est sauve pour 3 ans, apres?!

+ lire :tres pertinent==)
RETOUR SUR 2008 & PERSPECTIVES 2009 : (merci a son auteur)






L'année qui vient de s'écouler a été passionnante autant qu'effrayante à plus d’un titre.

Pratiquement tout et n’importe quoi a été dit sur la crise qui a frappé
les marchés en 2008, mais en définitive bien peu ont compris, même
aujourd’hui, ce qui s’est réellement passé.

Que cela soit au niveau de la population, des analystes, ou même des
économistes, il est frappant de remarquer à quel point l’année 2008 a
été incomprise.

Il faut d’abord rappeler (et je m’en charge régulièrement) que la
plupart des grandes crises du XXe et XXIe siècle n’ont jamais été
anticipées par les spécialistes. Or c’est pourtant aux spécialistes que
la parole est donnée dans les journaux, les tribunes économiques ou les
interviews de journaux TV.

Ainsi, encore une fois, nous devons retenir comme leçon que
l’information économique est essentiellement factuelle et moutonnière.
Il vaut mieux se fier à soi et laisser aux spécialistes le soin
d’écrire plus tard des livres pour nous expliquer doctement ce qui
s’est passé et comment nous aurions pu éviter le pire.

Avant de vous livrer mes anticipations pour 2009, revenons donc à ce
qui s’est passé l’année dernière (en évitant le chapitre politique de
l’élection d’O. qui n’a été qu’un épiphénomène opportuniste dans la
course à la présidence… Pour plus d’info voir mes posts à ce sujet)

RETOUR SUR 2008

Tout au long du 4eme trimestre 2008, les journalistes nous ont abreuvés
d’explications sur l’origine de la crise, le rôle des subprimes, et la
malfaisance des institutions financières qui ont spéculé sur de
l’argent malsain.

Il y a eu un peu de vrai dans ces explications, mais cela n’est pas
suffisant. Tout comme l’arc-en-ciel ne provient pas du verre ou de
l’eau, mais de la diffraction de la lumière, ces explications ont
malheureusement été déformées par le prisme de l’ignorance voire par le
fantasmes des idéologies néo-marxistes et keynésiennes).

En réalité, l’explication est un peu plus complexe et repose sur des
connaissances souvent hors de portée de la moyenne des individus.

De 2001 à 2006, la masse monétaire internationale a enflé à une vitesse
ahurissante. La politique de taux accommodante des banques centrales
après l’éclatement de la bulle internet et les attentats du 11
septembre 2001, ainsi que la créativité croissante en matière de crédit
des institutions financières à travers le monde, ont conduit la
quasi-totalité des pays industrialisés à une expansion exponentielle de
leur masse monétaire (M1, M2, M3).

En cinq ans, M3 est passé aux USA de $7.000 milliards à près de $16.000
milliards. En zone euro, M3 passe dans la même période de € 6.000
milliards à près de € 12.000 milliards.

A son arrivée au poste de Chairman de la Fed, Ben Bernanke a même
supprimé la publication de cet indicateur tant le chiffre était énorme
et sujet à inquiétude (ce qui lui vaudra ensuite son surnom de
bombardier furtif). La BCE, quant à elle a continué de publier cet
indicateur et on peut le consulter sur son site.

La masse monétaire mondiale a donc pratiquement doublé de 2001 à 2006,
expliquant ainsi que les prix se soient emballés à un rythme tout aussi
exponentiel, sans rien épargner : matières premières, pétrole,
immobilier, or, actions, salaires, etc..). Tout a flambé.

En 2005, cette incroyable masse monétaire commence à effrayer des
institutions monétaires comme la Fed et la BCE qui, pour éviter un
écroulement brutal, emploient le terme de « soft landing » et remontent
fortement les taux d’intérêts pour stopper la création de monnaie par
le jeu du crédit. Cependant, la masse est tellement énorme qu’elle ne
désenfle pas. Pire, la hausse des taux commence à rendre insolvable les
ménages titulaires de prêts subprimes (ménages US à faibles capacité
d’emprunt).

La masse monétaire est un château à plusieurs étages. Au premier étage
(M1), on trouve la masse de monnaie en circulation (billets, pièces),
ainsi que la monnaie figurant sur les comptes courants bancaires. Au
deuxième étage, on trouve les comptes d’épargnes, livrets, comptes à
termes. Et enfin au troisième étage, les certificats de dépôts entre
banques et les comptes à terme de longue durée. La somme des 2 premiers
étages s’appelle M2. La somme des 3 étages s’appelle M3. Ce château est
monté très vite et très haut de 2001 à 2006, mais dangereusement comme
un château de cartes, par l’octroi massif de crédits de consommation et
immobilier, mais aussi par le jeu de la titrisation des postes de bilan
des banques.

Autrement dit, les banques se sont refilées entre-elles les
portefeuilles de prêts risqués, sous forme d’obligations soit disant
sans risque. Cette titrisation, a permis de disperser les risques et de
maintenir un ratio de solvabilité élevé permettant d’emprunter et
reprêter encore plus. Résultat, par ce mécanisme de titrisation, elles
ont pu créer 10 à 20 fois plus d’encours de crédits que dans les années
90. C’est ce mécanisme, ainsi que la planche à billet des banques
centrales (mais dans une moindre proportion) qui ont engendré cette
phénoménale inflation de la masse monétaire.

Pour illustrer simplement le mécanisme, on peut retenir l’exemple
suivant. Imaginons qu’une banque reçoive 100 euros de madame Durand sur
un Codevi ou un livret A, la banque « recycle » cet argent en le
prêtant à quelqu’un d’autre, appelons-le monsieur Dupond à un taux plus
élevé (pour faire une marge). Ainsi, après opération de prêt, la banque
inscrit 100 euros sur le compte courant de monsieur Dupond, alors que
parallèlement, les 100 euros de madame Durand figurent toujours en
Codevi. La banque a ainsi créé une masse monétaire supplémentaire de
100 euros (100 en compte courant de Dupond + 100 en codevi de Durand).
Parallèlement, la banque titrise son portefeuille de prêt en émettant
une obligation de 100. Dès que l’obligation est souscrite (par des
particuliers, d’autres banques, des hedges funds, des fonds
souverains), la banque reçoit 100 à nouveau et la mécanique de prêt
peut fonctionner à nouveau.

De 2001 à 2006, les banques ont ainsi « recyclé » en moyenne de 20 à 40
fois l’argent dont elles disposaient (chiffre obtenu par division du
total de bilan par les capitaux propres). Autrement dit, la mécanique
infernale était lancée et en cas de défaillance des emprunteurs, tout
le château pouvait s’écrouler. C’est ce qui s’est passé lorsque les
emprunteurs subprimes n’ont pas pu rembourser leurs échéances. La suite
vous la connaissez. Le phénomène prend de l’ampleur et le volume de
contentieux est tel, que les banques ne peuvent plus absorber les
pertes avec leurs marges opérationnelles. Il s’en suit alors le credit
crunch de 2007, lié à la prise de conscience que les banques sont en
difficulté et recèlent des pertes importantes dans leurs bilans. Les
institutions financières ne se font plus confiance et refusent de se
prêter de l’argent entre-elle. La titrisation prend fin, et le marché
secondaire de négociation des titres se fige.

Néanmoins début 2008, même si on a conscience que les banques sont en
difficulté, on n’a toujours pas trouvé le moyen de faire dégonfler la
masse monétaire en douceur. La Fed commence à envisager le pire et
baisse ses taux rapidement. Hélas, c’est trop tard. Les certificats de
dépôts entre banques ne valent plus rien. Les obligations portant sur
les subprimes deviennent sans valeur. Certaines banques sont
insolvables. On craint des mouvements de paniques et un afflux des
particuliers pour retirer leurs fonds. Plusieurs banques à travers le
monde voient se presser des clients à leur porte pour retirer leur
argent. C’est la faillite immédiate. On nationalise en catastrophe, on
injecte des centaines de milliards, mais le système est grippé. La
masse monétaire créée par le jeu du crédit devient sans valeur. Les
titres de créances ne sont plus cotés, la masse monétaire s’effondre
(l’effondrement sera limité néanmoins par la modification en urgence
des règles comptables en octobre 2008 qui permet aux banques de ne pas
valoriser à 0 les créances sur certificats non cotés). Mais le
changement de méthodes comptables n’arrête pas l’hémorragie pour
autant. Le château de cartes ne dispose plus d’aucun support.

De septembre 2008 à novembre 2008, malgré des injections de cash
incroyables (et inconcevables il y a peu) par les banques centrales, la
quasi-totalité des actifs planétaire va être dépréciée de 30 à 50%. Du
pétrole aux denrées alimentaires, de l’immobilier aux marchés actions,
sans oublier l’or. Rien n’échappe à l’effondrement des prix. Les
valeurs boursières perdent ainsi, rien qu’aux USA, près de 4.300
milliards de valeur en 3 mois (4,3 trillions). Le pétrole passe de 144
$ le baril à moins de 40$ le baril en quelque semaines.

La perte de valeur conjuguée des actions et de l’immobilier plonge les
ménages et les retraités ayant épargné dans l’angoisse. Le monde rentre
en récession dès le mois d’octobre et propage ainsi la crise à
l’économie réelle.

La réaction des banques centrales face à cet effondrement est
proportionnée. On sait par exemple que de 2000 à 2006, on a créé une
masse monétaire de $ 7.000 milliards aux USA et de € 6.000 milliards en
zone euro. En supprimant cette masse monétaire brutalement, le monde
risque un choc déflationniste catastrophique. Ainsi la solution retenue
par les banques centrales et les gouvernements est de limiter la casse
en injectant des fonds via le trésor (emprunt de plus de 1.000
milliards par le gouvernement US), mais aussi par le jeu de la planche
à billet (plus discret). Ainsi de juillet à décembre 2008, M2 va
augmenter de $ 392 milliards aux USA et de € 284 milliards en zone
euro. La monnaie en circulation (composante de M1) augmente de $ 45
milliards aux USA et de € 55 milliards en zone euro. Les rotatives
tournent à plein régime.

Mais la panique reste totale. Les mesures de volatilité ont atteint des
sommets. Le VIX (volatility index) a battu des records. Et comme rien
n’est sûr (même pas les banques), l’argent se réfugie en premier lieu
sur les obligations d’état (treasuries, bund, OAT, etc). Et une
nouvelle bulle se créée instantanément : la bulle obligataire.


PERSPECTIVES 2009

Les données économiques en ce début d’année ne sont pas encourageantes.
Le chômage est en forte hausse partout dans le monde, des pays sont en
situation de banqueroute, des entreprises sont au bord du dépôt de
bilan. Et pour finir, nous ne savons toujours pas si les banques ont
sorti tous les cadavres de leurs placards. Le choc est donc rude et
pour tout investisseur, prendre position aujourd’hui est un pari risqué.

Du coté des baissiers, on pointe le Japon et le spectre d’une déflation
lente et longue d’une dizaine d’année au moins. Selon eux, les
entreprises vont continuer de voir leur chiffre d’affaires décliner sur
fonds de chômage en constante augmentation. Ainsi les bears
concluent-ils qu’il n’y aura pas de rebond avant longtemps (consensus
actuel).

De mon coté, j’ai tendance à me méfier des consensus et surtout des «
copier-colé » intellectuels. La situation du monde n’est pas celle du
Japon. La déflation japonaise tient au fait que la population japonaise
est en déclin et ensuite au fait que le Japon était en situation de
réserve de changes extraordinairement excédentaires (du fait des
exportations). Or, la situation de la majorité des membres du G8 est à
l’opposé de ce schéma.

Par ailleurs, la politique d’endettement des gouvernements de ces
derniers mois, ajoutée au « quantitative easing » des banques
centrales, sans oublier la planche à billet, compense largement la
masse monétaire qui a disparue lors de l’effondrement.

L’histoire nous a montré que les récessions duraient en moyenne 10
mois. Les plus longues récessions post-guerre mondiale ont duré 16 mois
(1974 et 1982). Or, la récession actuelle a commencé autour de
septembre. On peut donc imaginer qu’elle se prolongera jusqu’en juin
minimum ou en décembre si elle s’avère plus sévère.

L’argent qui a été injecté par les banques centrales et les
gouvernements, aura des conséquences inflationnistes à terme, impactant
la valeur des matières premières, des denrées alimentaires et du
pétrole. De la façon dont la crise a été gérée, des ajustements
violents vont se produire sur le marché des devises. Il va falloir du
temps pour apprécier la valeur des devises entre-elles et il n’a
échappé à personne que la guerre économique s’est transposée depuis peu
du territoire douanier au territoire monétaire. On fait la guerre à
coup de dévaluation. Les enjeux entre le dollar et le Yuan sont
évidents. Il en sera de même pour l’euro. Personne ne peut se permettre
de laisser sa monnaie devenir trop forte ou trop faible.

L’Europe est en train de payer cher en exportation son euro surévalué
face au dollar. Parallèlement, les américains vont entamer un bras de
fer avec la chine pour que ces derniers cessent de dévaluer le Yuan.
Les failles de la zone euro que j’avais décrites dans mon article, «
l’avenir de l’euro », apparaissent. Les pays membres écartelés par
l’euro ont de plus en plus de mal à exporter et à refinancer leurs
dettes du fait du poids écrasant de la devise sur leur économie. C’est
le cas de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne, mais aussi de la France.

J’anticipe donc toujours une correction baissière de l’euro cette année
(1.20 en 2009 et 1.12 en 2010) ce d’autant que de mini-séismes sont à
prévoir (avec une forte probabilité de réalisation).

J’anticipe également un retour très fort de l’inflation (par l’énorme
création monétaire qui a lieu en ce moment) accompagné d’un krach
obligataire. Dès lors que les marchés auront intégré le risque
inflationniste, les capitaux fuiront les obligations (et le coût de la
dette remontera en flèche pour les gouvernements… aïe !).
Corrélativement, les actions reprendront de la valeur et les marchés
reviendront à des niveaux proches de 2008.

Pour jouer la reprise, on pourra compter sur les ETF matières premières
et ETF sur pétrole. On peut aussi se concentrer sur les blue chips des
indices actions. Le timing sera probablement 6 mois avant la sortie de
la récession, c'est-à-dire entre mars et juin.
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 12:15

file très intéressante.


Dernière édition par zgoueg le Mer 11 Fév - 17:47, édité 1 fois
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cocox

cocox


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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitimeMer 11 Fév - 12:17

qu'on doivent tout faire pour préserver la planète, c'est une évidence.

Mais prenons garde aux prophètes de malheur qui , comme le dit Dan cachent souvent d'autres intérêts.

c'est très porteur pour ces gens d'agiter le spectre de toutes sortes de catastrophes et d'attiser les peurs , surtout qu'ils ne sont pas en mal d'imagination (celle qui m'avait le plus amusé c'était la version fin du monde de l'an mil en grand bug de l'an deux mille)
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MessageSujet: Re: L'inflation, porte de sortie de la crise ?   L'inflation, porte de sortie de la crise ? Icon_minitime

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