TRANSGENE : L’accord avec Novartis est bénéfique à long terme

TRANSGENE : L’accord avec Novartis est bénéfique à long terme
Conseil :
11/03/10 à 17:33 - investir.fr |
Transgene a lourdement chuté hier dans le sillage de l'annonce de la signature d’une option de licence exclusive avec Novartis. Les termes de ce partenariat, très attendu et source de spéculation, ont déçu les investisseurs, surtout ceux qui jouaient une flambée du cours à court terme.



Comme un air de déjà vu… en pire. Pris du syndrome Nicox, Transgene a dérouillé de près de 17% hier, pourtant jour d’annonce importante. La société de biotechnologie spécialisée dans l’immunothérapie a en effet annoncé la signature d’une option de licence exclusive avec Novartis, l’un des grands acteurs de l’oncologie. Ce partenariat concerne le TG4010, candidat-médicament au traitement du cancer du poumon « non à petites cellules », au profil de blockbuster.

Le marché a été à la fois surpris et déçu par les termes du contrat. D’abord, la signature n’est qu’une option de licence qui se transformera en accord ferme seulement à l’issue des résultats cliniques intermédiaires de la phase IIb/III qui ne sont pas attendus avant le premier trimestre 2010. En outre, la société reçoit un paiement à la signature de 10 millions de dollars, pas assez selon les investisseurs. Elle est également éligible à des paiements d’étape pouvant atteindre 700 millions d’euros ainsi que des royalties sur les ventes futures du produit. Selon les analystes de CA Cheuvreux, à « surperformance » sur le titre, les premiers paiements d’étape pourraient intervenir début 2012, à l’occasion de l’annonce des résultats cliniques intermédiaires. Selon eux, les 700 millions concerneraient pour 60% le cancer du poumon et pour les 40% restant d’autres indications telles que le cancer de la prostate.

Grâce aux termes de cet accord, comme le souligne Aurel dans son étude du jour, Transgene, qui avait déjà connu des mauvaises surprises en signant des partenariats, reste donc maître du développement de sa molécule jusqu’au premier trimestre 2012. Comme le rappelle le bureau d’études, la société avait noué, en avril 2007, un accord de licence avec Roche pour le TG4001 et la société pharmaceutique suisse avait alors décidé de réaliser de nouveau une phase IIb, décalant d'environ deux ans le projet.

Autre source d’inquiétude pour le marché, Transgene va devoir financer par ses propres moyens le démarrage de la phase IIb/III. Mais ces inquiétudes sont a priori exagérées, au regard de la trésorerie de la société qui devrait ressortir aux alentours de 60 à 65 millions d’euros à fin 2009 (72,9 millions au 30 septembre 2009). Considérant que la biotech en consomme environ 20 millions par an, elle a encore de quoi tenir trois ans. De quoi subvenir à ses besoins jusqu’au versement des premiers paiements d’étape. Un paiement pratiquement acquis du fait des chances de succès des essais cliniques. La phase IIb/III inclut en effet uniquement des patients exprimant un nombre normal de cellules NK activées ( les cellules Natural Killer permettent de tuer les cellules cibles de manière spontanée). Et l’analyse des résultats de la précédente étude a mis en évidence une meilleure réponse au traitement dans le groupe de patients présentant les mêmes caractéristiques.

L’annonce des résultats cliniques définitifs pourrait intervenir à la fin 2013 pour un lancement possible, en cas de feu vert de la FDA, l’autorité sanitaire américaine, en 2014.



Nous considérons que la réaction du marché est exagérée, exacerbée par des investisseurs court-termistes malheureusement très présents dans le secteur des biotechs, très élastique au news-flow. Novartis est un partenaire de choix dans l’oncologie. Nous profiterons du repli pour se renforcer. Achat spéculatif.


Le cours au moment du conseil : 18.95 €

Marjorie Encelot