Le 11/05/2009 à 09:27 -
"Innate a pour ambition de devenir un leader de l'immuno-pharmacologie"Aux côtés de Transgene, Innate Pharma
Innate Pharma est une société de recherche pharmaceutique active dans l'immunothérapie, un champ thérapeutique en plein développement, visant à orienter les défenses immunitaires. Partenaire du groupe pharmaceutique Novo Nordisk, Innate Pharma compte neuf produits en développement dont quatre phases cliniques. Capital.fr : Comment votre société se distingue-t-elle au sein de l'univers des sociétés de biotechnologie ? Hervé Brailly, Président du directoire d'Innate Pharma : Nous sommes une société de recherche avec un positionnement, unique en France, sur l'immunothérapie. Innate Pharma vise exclusivement des candidats first-in-class, c'est-à-dire des cibles nouvelles, pour traiter des pathologies d'importance d'un point de vue clinique aussi bien que commercial (essentiellement dans la cancérologie mais aussi dans les traitements anti-infectieux).
Capital.fr : Quel est le principe de l'immunothérapie ? Hervé Brailly : L'immunothérapie (également appelée immunopharmacologie) vise à interagir avec le système immunitaire, en orientant la réponse des défenses de l'organisme contre des éléments pathogènes ou dangereux. Les traitements se répartissent en plusieurs classes pharmaceutiques : les anticorps monoclonaux, qui ciblent directement des cellules tumorales ou des agents pathogènes infectieux, les vaccins thérapeutiques, qui visent mettre en place une mémoire immunologique protectrice en présentant une cible spécifique au système immunitaire, et les immuno-modulateurs. Ces derniers sont notamment utilisés pour inhiber une réaction immunitaire excessive (maladies auto-immunes, inflammations chroniques).
Capital.fr : S'agit-il d'une pratique émergente, ou déjà bien établie dans le monde ? Hervé Brailly : L'immunothérapie a déjà donné naissance à des médicaments majeurs. Par exemple le rituximab (Rituxan) de Roche/Genentech, l'un des blockbusters mondiaux avec plus de 5 milliards de dollars de ventes, est un anticorps monoclonal. L'immunothérapie constitue donc une pratique bien établie et un marché important.
Capital.fr : Quelles sont vos ambitions stratégiques ? Hervé Brailly : Nous avons l'ambition de devenir un leader européen sinon mondial dans ce champ de l'immuno-pharmacologie en développement très rapide. Innate Pharma a pour objectif de mener son portefeuille de produits, déjà étoffé, le plus loin possible soit directement soit au travers d'alliances avec des
big pharmas qui nous apporteront les ressources nécessaires pour amener les produits jusqu'au marché. Notre
business model se veut pragmatique : si nous avons accès aux ressources financières et aux infrastructures nécessaires, nous conserverons le plus tard possible les droits des produits, mais il faut aussi que nous gérions les risques afférents au développement ce que nous faisons en menant en parallèle le développement de plusieurs produits.
Au stade de développement et de capitalisation qui sont les nôtres, nous n'avons pas la possibilité de mener de front plusieurs développements en phase avancée, étant donné le coût très important pour réaliser une étude de Phase III. Innate Pharma n'a pas de point de projection défini a priori : notre ambition est de pousser les produits le plus loin en retenant le plus possible de droits -et donc de potentiel de valorisation- de façon proportionnée à nos capacités.
Capital.fr : Comment se présente votre portefeuille ? Hervé Brailly : Innate Pharma compte aujourd'hui neufs programmes dont notamment :
- IPH1101, une molécule anti-tumorale. Nous avons initié un programme exploratoire comprenant trois études de phase II à la fois en cancérologie et dans l'hépatite C. Une première série de résultats sera disponible à la fin du premier semestre.
- IPH2101, un anticorps monoclonal humain développé dans des indications d'onco-hématologie (cancers du sang). IPH2101 fait actuellement l'objet de deux études de Phase I : l'une en Europe, dans le traitement de la leucémie aigue de la personne âgée et l'autre aux Etats-Unis dans le myélome multiple aux Etats-Unis. Nous ferons le point sur ces études au cours du deuxième semestre.
- IPH2201 et IPH 24, deux traitements de l'inflammation, dont Novo Nordisk assure le développement.
Capital.fr : Dans quelle mesure le coût de développement de ces programmes pèse-t-il sur les comptes de la société ? Hervé Brailly : Il faut souligner que pour des sociétés biopharmaceutiques qui développent des produits propriétaires, afficher des pertes nettes est une situation standard et non l'exception. C'est la valeur des produits et des brevets qui fait la valeur de la société, et cette valeur progresse à mesure des anticipations de succès. Si le développement consomme nécessairement des fonds propres, nous avons aussi, au cours des neuf premières années d'existence, généré des revenus significatifs au travers d'accords de collaboration. Novo Nordisk a ainsi apporté au total 45 millions d'euros à la société. Ainsi le rythme de consommation de trésorerie est relativement limité par rapport à la largeur du portefeuille. Au total notre situation de trésorerie n'est pas défavorable, atteignant 35,4 millions d'euros à fin mars. Cela correspond à une visibilité financière jusqu’en 2011, nous assurant en particulier d'atteindre un premier objectif qui est d'avoir des résultats de phase II pour nos deux principaux programmes.
Capital.fr : Néanmoins, comptez-vous faire appel au marché pour renforcer vos capacités ? Hervé Brailly : Nous n'envisageons pas pour l’instant de levée de fonds avant d'avoir atteint la prochaine étape majeure de création de valeur, en l'espèce l'obtention des résultats de Phase II sur l'anti-KIR IPH2101. Mais jusqu'aux phases II, nous avons les moyens de porter par nous-mêmes le développement de ce programme.
Capital.fr : La biotech n'est-elle pas un secteur trop risqué pour l'investisseur individuel ? Hervé Brailly : Pour un investisseur particulier, c'est un investissement de long terme, mais je ne dirais pas du tout que c'est un investissement spéculatif. Il y a certainement des variations liées au risque, au flux de nouvelles… Mais à partir du moment où on construit un bel outil, qu'on obtient une certaine validation de notre approche par la conclusion de partenariats avec des grands laboratoires et par les résultats cliniques eux-mêmes, il y a bel et bien une création de valeur qu'il faut mettre en rapport avec les cycles de développement du secteur (10 à 15 ans de développement clinique en cancérologie par exemple !). La construction de valeur s'effectue donc dans la durée et il faut être prêt à passer au travers des soubresauts du marché.
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Sujet: ENTRETIEN HERVE BRAILLY PDG INNATE PHARMA 11/05/09 
Lun 11 Mai - 17:30
). Je pense pas que je les reverrais de si tôt mais bon j'aime bien la boite alors je les gardent et patiente tranquillement 
