La chiffonnade de Nicox
Nicox semble avoir joué la montre pour son investissement dans la construction de son réseau de marketing européen voire même dans l’acquisition de produits à commercialiser aux USA même si l’acquisition du test de dépistage d’une maladie auto-immune par un test à la larme est intéressant. En mars Nicox a annoncé la commercialisation de nouveaux produits en Europe fin 2013 début 2014. A moins de 4 mois de l’échéance Nicox n’a toujours pas construit de réseau européen.
Les raisons de cette attente peuvent être multiples, bien sûr par manque d’opportunités d’acquisition mais pourraient correspondre d’avantage à un coût d’acquisition inadapté actuellement à la trésorerie de Nicox. Ainsi l’opportunité d’entrée de cash ou d’amélioration de la capitalisation de Nicox pourraient être l’une des raisons à cette attente. Les raisons d’espérer une amélioration rapide de la capitalisation de Nicox sont toutes liées à une valorisation des NO-molécules. L’attente actuelle concerne essentiellement les résultats des études de phase I de Merck pour un NO-antiHTA qui pourrait valoriser les NO-molécules dans leur ensemble et dans l’immédiat le partenariat avec Merck ainsi que le potentiel d’un nouveau mode de libération prolongée de NO par prise per os. Bien sûr Nicox continu à agiter le Naproxcinod, mais n’est-ce pas un chiffon rouge pour détourner le regard des études de Merck ? Le chiffon rouge du Naproxcinod ne fait que rappeler aux investisseurs le linceul ensanglanté de son échec, l’échec de la stratégie de Nicox voire la crainte de l’échec total des NO-molécules. Dans ce contexte les investisseurs sont dubitatifs. Nicox ne tente-t-il pas de masquer d’un chiffon noir le risque qu’encoure le BOL303 après le rachat de Bausch and Lomb par un laboratoire de générique ? Nicox se résume-t-il à une bataille de chiffon sur le marché des produits pharmaceutiques ou sommes-nous simplement face à une phase diplomatique de construction d’un nouveau laboratoire Nicox ?
Quoiqu’il en soit Nicox n’a plus que quelques semaines pour lever le voile sur la construction d’un réseau dans au moins un pays européen pour la commercialisation de produits à formules différentiées tenus secret. Le réseau devra être prêt fin 2013 pour la commercialisation début 2014 et les 66 millions de trésorerie cherchent à être préservés au maximum.
Il parait improbable que des résultats préliminaires des études de Merck ne soient pas déjà partiellement connus (fin d’études de Merck début mai) d’autant qu’un certain nombre de données sont déjà connus des précédentes études de Merck et que la durée d’action du produit apparait être essentiellement le nouvel apport de ces études. Une nouvelle approche de l’évaluation de l’action du produit a tout de même pu être envisagée dans ces nouvelles études qui pourraient rendre plus compliquée l’évaluation des résultats dont l’objectif serait alors d’être plus convaincant. Le premier à convaincre reste Merck par Merck pour poursuivre les études de phase II d’un nouvel NOantiHTA qui promettait de revoir la stratégie de traitement de l’HTA lors des premières études de phase I. Car, ne l’oublions pas, le principal bénéficiaire d’un développement d’un NO-antiHTA est Merck, l’un des leaders mondial de la grande pharma. Merck sera-t-il à la hauteur de ses enjeux ?