NicOx : c’est fini pour le naproxcinod (biotech finances)

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NicOx : c’est fini pour le naproxcinod

L’équipe du Dr Michele Garufi a voulu y croire jusqu’au bout, mais cette fois NicOx a atteint un point de non-retour avec sa molécule phare le naproxcinod. Rejeté en juillet dernier par la FDA, qui a suivi le conseil de ses experts indépendants en refusant l’AMM, le composé vient aujourd’hui d’être à nouveau pointé du doigt par le comité des médicaments à usage humain (CHMP), qui a indiqué lors de sa dernière réunion « qu’il n’adopterait pas un avis officiel positif sur la base des informations soumises ». Coup de glas pour la firme emblématique française qui a dû se résigner, dans la foulée, à retirer son dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché pour l’Europe. « Si quelques espoirs avaient pu être nourris par le fait que les instances européennes sont moins strictes que la FDA, la décision du CHMP met fin aux perspectives de commercialisation du produit », nous a confié Sébastien Malafosse, analyste financier chez Bryan Garnier. « Cela oblige dorénavant la société à rapidement se réinventer. » Sans son candidat-médicament lead, pour lequel la firme envisageait des revenus de blockbuster, NicOx est en effet bien pauvre, ne disposant plus que d’une molécule en phase II, le BOL-303259-X, une reformulation du latanaprost (Xalatan) de Pfizer, codéveloppée avec Bausch & Lomb dans le domaine du glaucome. Les perspectives de ce produit ne seront, quoiqu’il arrive, pas suffisantes pour permettre à NicOx de rebondir. Les résultats de phase II, attendus en milieu d´année, permettraient juste à la firme de Sophia Antipolis, s´ils étaient positifs, de se faire plus belle pour une vente, laissant espérer des flux de milestones de près de 169,5 M€ ainsi que d’éventuelles royalties à ses courtisans. Si plusieurs voies sont actuellement possibles quant à l’avenir de NicOx, une cession partielle ou totale de son portefeuille de brevets ainsi que de son pipeline pourrait intéresser des pharmas.
Se VENDRE ou se RÉINVENTER, telle est la question
« Au prix actuel et avec une prime d’acquisition normative de 30 %, un laboratoire pourrait reprendre NicOx pour 2,3 € par action. En tenant compte d’une situation de trésorerie qui s’élevait à 107 M€ fin 2010, cette projection ramènerait la valeur de la technologie de NicOx à environ 60 M€, une goutte d’eau pour une big pharma », ajoute Sébastien Malafosse. L’autre possibilité pour l’entreprise serait l’acquisition d’un ou plusieurs produits, plutôt late stage, voire si possible déjà sur le marché, permettant de redessiner totalement les fondamentaux de la firme. Michele Garufi a d’ailleurs précisé dans une conférence téléphonique qui présentait ses résultats annuels fin février « que plusieurs dossiers étaient à l’étude, relatifs à des sociétés opérant dans des domaines thérapeutiques très ciblés ». Sachant que les prix pratiqués pour l’achat d’un produit sont en moyenne entre deux et quatre fois son chiffre d’affaires, avec le cash dont elle dispose, NicOx pourrait accéder à un médicament enregistrant entre 25 et 50 M€ de revenus annuels. Un placement bien loin des rêves portés par le naproxcinod, qui aurait toutefois l’avantage de sauver la structure et de lui permettre d’autofinancer son développement.

Juliette Lemaignen - jlemaignen@biotech-finances.com
© Bf n°504 du 25/04/2011

Si nicox doit brûler tout son cash pour acquérir un medoc, c'est sûr qu'il y aura une ak, alors?
j'y comprends pas grand chose à ces manoeuvres, mais enfin je crois voir juste?
C'est clair que la présentation du problème dans cet article ne laisse pas d'autres options disponibles, parce qu'une vente à 2,3/action, non merci!

Je ne crois pas à ce scénario de 2.30€ par action : imagine qu'une "big pharma" propose 2.30€ par action. Tu crois qu'il y aurait beaucoup de vendeurs à ce tarif ? aussi bien parmi les gros (FSI, fondateurs ...) que parmi les PP ...
Je n'y connait rien, mais celà m'étonnerait bien qu'on puisse valoriser NICOX d'une manière aussi simpliste.

Je n'y crois pas non plus j'ai juste passé une info

...d'autant que le naproxcinod, certainement enterré pour une distribution de masse dans le soulagement de l'arthrose, a montré un intérêt pour d'autres applications médicales (cancer du côlon) qui pourrait avoir une valeur marchande en cas de cession, même à prix coûtant, à une pharma.
D'ailleurs, quelqu'un sait-il combien aura coûté le napro exactement?

Booba a écrit:

Je ne crois pas à ce scénario de 2.30€ par action : imagine qu'une "big pharma" propose 2.30€ par action. Tu crois qu'il y aurait beaucoup de vendeurs à ce tarif ? aussi bien parmi les gros (FSI, fondateurs ...) que parmi les PP ...
Je n'y connait rien, mais celà m'étonnerait bien qu'on puisse valoriser NICOX d'une manière aussi simpliste.

Une fois de plus ces "ânes à liste" oublient de valoriser le déficit reportable d'IS que pourrait racheter une big pharma.

A l'heure d'aujourd'hui en valorisant le pipe à 1 € (comme dans cet article), Cox vaut :

env 1,5 € de tréso + env 1,5 € de déficit reportable + le pipe
Donc une valo de 4 € / action

caco012 a écrit:

quelqu'un sait-il combien aura coûté le napro exactement?

J'ai en tête env 80-100 M€, mais je ne souviens plus d'où je tiens cette info...

Nicox, depuis sa création a lever 340 millions d'euros en augmentation de capital dont 330 nets des commissions bancaires
il en reste environ 100 au 31 mars 2011

240 millions ont donc été dépensés depuis la création de nicox auxquels il faut ajouter des subventions diverses, les upfront sur les partenariats et quelques passages d'étape que j'ai calculé à environ 10 millions

au total 250 millions

75% de cette somme l'a été rien que pour le napro (de façon directe ou indirecte)

le napro a donc couté tous frais annexes (y compris les frais de personnel) ajoutés aux seuls frais de Ret D environ190 millions d'euros

cdt

Merci Benoit, mon futur ex voisin, et Christian, mon voisin futur...Je remarque que la coût du naproxcinod va du simple au double suivant les avis.
Dans tous les cas il a une valeur marchande, même "à la casse", ne serait-ce que pour une thérapie qui n'était pas à l'origine de sa conception. C'est peut-être à cela que le réserve maintenant NICOX, une vente à prix coûtant, dont l'acquéreur aurait le loisir à terminer l'étude, ou bien l'orienter pour d'autres soins (peut-être M. FERRER?...).
N'oubliez pas de valoriser le naprox dans la valeur dans la valeur de Nicox pour une éventuelle OPA...

caco012 a écrit:

. C'est peut-être à cela que le réserve maintenant NICOX, une vente à prix coûtant, dont l'acquéreur aurait le loisir à terminer l'étude, ou bien l'orienter pour d'autres soins (peut-être M. FERRER?...).
N'oubliez pas de valoriser le naprox dans la valeur dans la valeur de Nicox pour une éventuelle OPA...

Je suis d'accord avec toi Caco012, je pense aussi qu'un acquéreur aurait le loisir de terminer l'étude et déposer une autre fois le dossier Naproxcinod.

Maintenant que se passe t'il sur les avis: au US le naproxcinod est prometteur mais pas assez d'études à longues termes et en Europe bénéfice/risque pas assez important, je comprends plus rien ?

Pourquoi le naproxinod n'a convaincu ni la FDA ni l'EMA ?

Je vois une explication simple : ce médicament n'a pas un profil trés différentiant ; le fait de greffer une molécule de NO à une molécule de naproxène n'améne pas grand chose (1 ou 2 mm de Hg sur la pression artérielle même si c'est significatif statistiquement, c'est peu et pas assez démonstratif pour contrer les effets de surmortalité cardiovasculaires dont d'ailleurs on ne connait pas bien l'origine) ; par ailleurs il pourrait il y avoir des effets négatifs de cette libération de NO (NO= trinitrine = vasodilation des artéres..).

Le probléme actuellement est que la technologie de libération de NO n'a pas démontré son intéret. Comme tout Nicox est basé sur cette libération de NO !!!! La société et les PP ont du souci à se faire pour l'avenir.

J'ai cru à cette molécule, je le regrette ; les essaies de phase 3 ne sont pas trés démonstratifs ; je pense que j'ai été trop optimiste.

L'avenir : attendre les résultats de NOXalatan, cela fera monter un peu le cours, puis vendre.
Les interrogations :
Le recours introduit auprés de la FDA, est-il toujours d'actualité ? Peut-être une piste (essaies complémentaires, etc..)
Développement de nouvelles molécules ?
Fusion acquisition ?

Je pensais bêtement qu'une autorisation était accordée si un nouveau produit n'était pas inférieur à l'existant (efficacité et effets secondaires).
A priori, il faut maintenant une différenciation forte pour espérer une AMM.
Comme les études ont été faites sur une population non spécifique (pour viser le marché global à l'époque), les résultats sont "médiocres".

Qu'est-ce qui pourrait sauver le Naproxcinod ?
Refaire une phase III qui se concentre uniquement sur les hypertendus sous RAS blocker ?
Avec quel argent et quelle probabilité de réussite ?
Pour quelle durée de vie du brevet et pour quel CA visé ?

La question que doit se poser n'importe quelle pharma :
Quels sont les critéres d'autorisation de l'autorité en charge des autorisations de vente ?

A mon sens :
Le bénéfice pour le patient
Le risque éventuel
Le rapport bénéfice/risque

Dans le cas du naproxinod, le bénéfice est : moins d'effets cardio-vasculaire que les autres AINS (dont le naproxéne lui-même) ; l'exercice est difficile car déja le naproxène n'a pas beaucoup d'effets secondaires cardio-vasculaires !!
Le risque : à priori il n'y en a pas (sauf quand on veut en trouver)
Le rapport B/R est difficile à apprécier sur un médicament qui n'améne pas une grande révolution.

C'est au promoteur à démonter le rapport positif du ratio bénéfice/risque. Je ne pense pas que ce genre d'administration va donner des conseils pour présenter les dossiers.



La bourse n'a plus rien pour réver !

Attendons donc les résultats avec Merk sur l'antihypertenseur.

Le recours auprés de la FDA peut permettre de comprendre leur maniére de penser et les voir s'engager un peu mais il n'y a pas d'éléments nouveaux pour revenir sur leur décision.

Donc difficile pour les PP de voir le bout du tunnel, surtout que la moindre enquête dure des lustres et coute fort cher.