(voir l’abstract ici)
Chez le mammifère, le principal agent vasodilatateur du système
cardiovasculaire est l’oxyde nitrique NO, ou monoxyde d’azote. De nature
gazeuse, ce messager [gaseous messenger] fut d’abord considéré
comme simple agent paracrine: on pensait que ses effets ne pouvaient
s’exercer qu’à stricte proximité du site de synthèse. Dans un deuxième
temps, on se rendit à l’évidence: ses activités peuvent, également,
avoir lieu à distance du site de synthèse, selon un mode dit, non plus
paracrine, mais endocrine.
Une question se pose. Comment les effets de l’oxyde nitrique NO
peuvent-ils avoir lieu à distance? L’attention se porta sur divers
médiateurs possibles, telles la N-nitrosoalbumine, la
S-nitrosohémoglobine, la fer-nitrosyl hémoglobine, avant que soit établi
que l’anion nitrite NO2- constitue, en réalité,
dans l’organisme, le plus grand réservoir physiologique d’oxyde nitrique
NO, en même temps d’ailleurs qu’il sous-tend diverses réponses
biologiques.
70% des ions nitrite NO2- plasmatiques
proviennent d’une synthèse endogène, sous l’effet des NO synthases
(NOSs), principalement de la NO synthase endothéliale (eNOS), tandis
qu’une partie de cette réserve en oxyde nitrique provient des apports
exogènes alimentaires en nitrates NO3- (eau de
boisson, légumes), après un cycle entéro-plasmatico-salivaire et une
réduction des nitrates salivaires (NO3- → NO2-)
par les bactéries de la cavité buccale.
Dans cette revue, les auteurs italiens (Université de Calabre)
présentent l’état des connaissances concernant ces réponses biologiques
induites par les nitrites et dépendantes du NO [NO-dependent
nitrite-induced biological responses]:
- vasodilatation en condition hypoxique
- inhibition de la chaîne respiratoire mitochondriale
- accentuation de la tolérance à l’ischémie-reperfusion par
cytoprotection
- régulation de l’expression des protéines et des gènes.
Ils insistent particulièrement sur les importantes actions
cardiovasculaires des nitrites, en condition tant physiologique que
pathologique:
- contrôle régional et systémique du flux sanguin, que ce soit en
condition physiologique ou en état d’ischémie-reperfusion,
- effet sur les processus de contraction et relaxation du myocarde,
avec possibles implications thérapeutiques
- réduction des nitrites sous l’effet de la myoglobine cardiaque; au
même titre que l’hémoglobine, cette dernière joue, dans l’organisme, un
rôle de nitrite réductase.
Les auteurs italiens attirent enfin l’attention sur l’intérêt qu’il
convient de porter à l’étude de l’action de l’ion nitrite sur le cœur de
modèles animaux bien particuliers: ceux des poissons et des amphibiens.
Ce type d’études donne lieu à de remarquables aperçus sur les fonctions
«ancestrales», chez les vertébrés, du système nitrite-NO, et à
d’intéressantes déductions en physiologie humaine.
tiré de l'excellent bloghttp://blog-nitrates.perso.sfr.fr/?m=201006