Naproxcinod une autre approche marketing.
L’approche marketing de Nicox est particulière :
Le Naproxcinod est un médicament de masse, l’approche aurait due se faire comme habituellement, d’abord par la spécialité concernée.
Nicox a choisi une approche beaucoup plus risquée.
L’approche des cardiologues, une autre spécialité que celle concernée par la prescription est inhabituelle. Le pré marketing intensif des cardiologues est très particulier. En effet le marketing n’attend pas un retour direct par ces spécialistes sur la prescription mais cherche à obtenir la caution du cardiologue pour promouvoir le Naproxcinod auprès des médecins prescripteurs, spécialistes en rhumatologie ou généralistes, une sécurité cardio-vasculaire pour le patient. Cette démarche marketing est apparue sans doute tortueuse et incertaine pour nombre d’analystes évaluant le potentiel d’un médicament. Les laboratoires ayant été marqués par l’échec des COX2 doutaient probablement de cette approche mais se sont intéressés de prés au dossier. Un marketing à quatre bandes au pays des snookers avait cependant de quoi surprendre les laboratoires. Les laboratoires américains ont davantage l’habitude d’une attaque bille en tête.
Aujourd’hui Nicox va recueillir les fruits de cette stratégie :
-Les communications dans les plus grands congrès de cardiologie cautionnent son approche de sécurité d’emploi du Naproxcinod. Elles permetent de montrer le risque engendré par les AINS d’élévation de la pression artérielle, ce que les cardiologues connaissaient peu, contrairement au Naproxcinod qui n’élève pas plus la pression artérielle qu’un placebo. Cette variation de pression artérielle apparaît d’autant plus importante que le patient est hypertendu et d’autant plus qu’il est traité par un antiHTA faisant appel au système rénine angiotensine.
-La publication dans une des plus importantes revues de cardiologie de l’étude 301 cautionne encore d’avantage cette sécurité d’emploi différentiente des autres AINS.
-Le passage devant le Committee Advisor avec 2 comités d’experts dont l’un pour la sécurité du médicament est un succès de cette approche scientifique.
-L’approche par l’intermédiaire des cardiologues est d’avantage crédible pour la FDA car ces spécialistes ne sont pas prescripteurs. Cette démarche apparaît donc davantage scientifique que marketing (directe).
Indéniablement Nicox a pris un risque d’approche marketing majeur. Le refus de publication par les comités scientifiques de cardiologie pour cet AINS génériqué donneur de NO aurait été catastrophique. Les candidats partenaires n’ont pas pris ce risque d’autant que la rhumatologie était en plein remaniement, d’autant que les derniers AINS COX2 ont été refusés par la FDA, pire cumulant d’autres risques hépatiques…