Invité Invité
| Sujet: Augmentation de capital : les cotés jouent la créativité Ven 19 Juin - 16:47 | |
| Augmentation de capital : les cotés jouent la créativité L'ÉMISSION de BSA DOIT ÊTRE opérée dans un contexte HAUSSIER « Le cash se raréfie, les besoins s'amplifient au fil de l'avancement des recherches et les augmentations de capital sont actuellement très difficiles à conclure », commente un analyste suisse spécialisé en biotech. « Dans ce contexte, les entrepreneurs doivent être créatifs et jouer avec les instruments d'ingénierie financière pour sauver leurs pipelines, en proie à des coupes drastiques ». Cette tendance de fond, accompagnée d'un retour des indices boursiers à la hausse, a entraîné l'éclosion de plusieurs levées « originales » et souvent opportunistes sur les marchés publics européens ces dernières semaines. En France, où la loi TEPA permet aux assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) de déduire 75 % du montant des versements effectués, plusieurs levées ont été réalisées ou sont en cours. Ipsogen a démarré la ronde, en émettant 367 647 actions au prix de 6,80 euros, soit une manne totale de 2,5 millions d'euros qui permettra à la firme « de saisir, le cas échéant, de nouvelles opportunités et d'accélérer son développement », comme l'explique Stanislas Piot, directeur financier de la société. Zeta Biotech a suivi le mouvement, lançant le 10 juin, et jusqu'au 30 juillet, une opération d'émission de bons de souscription d'actions remboursables, avec un prix d'exercice de 3,75 euros, pour un cours actuel de 1,69 euro et une date d'échéance fixée au 30 juin 2012. L'enjeu est de lever 2 millions d'euros. « La mise en place de bons de souscription permet à l'entreprise de disposer de fonds supplémentaires, sans les lourdeurs et les risques d'une augmentation de capital classique », ajoute l'analyste, qui complète : « L'actionnaire ancien est récompensé par une attribution gratuite de bon, et le nouveau par une prime et un effet de levier potentiel lié au risque encouru par l'achat du bon ». Dans le même ordre d'idée, la firme suédoise Active Biotech vient de boucler une levée de fonds à tarif préférentiel, avec droit de préemption pour ses actionnaires historiques et engagement de ces derniers de souscrire à l'augmentation si le montant souhaité n'était pas atteint. L'opération a obtenu un vif succès, avec une sursouscription de près de 71 % et une levée finale de 23,6 millions d'euros. Ces outils financiers, qui tirent leur intérêt de la reprise des cours, deviennent toutefois néfastes dans le cas d'une chute boursière. C'est le cas de la firme suisse Cytos, qui a mis en place en 2007, à l'apogée de son titre, un emprunt convertible de 46,5 millions d'euros. Le prix de conversion qu'elle avait à l'époque fixé est de 116 euros, contre une cote actuelle qui avoisine les 9,3 euros, soit une dégradation de plus de 10 fois. « Il y a fort à croire que l'action Cytos n'atteindra jamais le seuil de conversion, ce qui est particulièrement ennuyeux car la société n'a aujourd'hui pas les moyens de rembourser cette immense dette », nous a confié Olav Zilian, analyste chez Helvea, qui précise : « Pour y parvenir, elle va devoir céder une partie de sa PI à un partenaire à même de lui apporter un upfront et des milestones suffisamment importants, pour remettre les comptes à zéro ». Juliette Lemaignen, jlemaignen@biotech-finances.com Bf n°423 du 22/06/2009 |
|